mexico noir de Paco ignacio TAIBO II


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PACO IGNACIO TAIBO II

Mexico Noir


Aux éditions ASPHALTE ED.

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Le jeudi 1 Decembre 2011

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Paco ignacio TAIBO II




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  
(Mexico city noir – 2010). Traduit de l’espagnol par Olivier Hamilton.

Avec par ordre d’entrée en scène : Paco Ignacio Taibo II pour la présentation de l’ouvrage, puis Edouardo Antonio Parra, Bernardo Fernández, Paco Ignacio Taibo II, F.G. Hagenbeck, Juan Hernández Luna, Eugenio Aguirre, Myriam Laurini, Óscar de la Borbolla, Rolo Diez, Eduardo Monteverde, Víctor Luis González, Julia Rodriguez pour les nouvelles.

Un recueil de nouvelles, c’est comme un sachet de friandises en mélange. On l’ouvre, on le sent, on l’apprivoise, on commence à faire son tri des yeux et on pioche en se promettant de ne puiser que deux ou trois bonbons. On développe précautionneusement le papier, et hop… Un sucré, un acidulé, un moelleux, celui-là, un autre, hum il est bon, ah, il colle aux dents, tiens un au poivre, encore un… Zut le paquet est vide !

Un recueil de nouvelles, c’est pareil, on déguste, on avale, on en reprend et on s’aperçoit que le volume est terminé sans avoir vu le temps passer. Et pourtant, certaines histoires étaient difficiles à croquer !

Dans son prologue Paco Ignacio Taibo II nous met tout de suite dans l’ambiance grâce à des impressions et des mésaventures qui lui sont arrivées. Foin de la carte postale idyllique que l’on peut admirer dans des revues comme Géo, Terre Sauvage et autres. Le lecteur est en prise directe sur la misère, l’indigence, l’injustice, le racket, l’insécurité, la violence, le trafic de drogue, la corruption. Une accumulation d’horreurs subies avec rébellion, passivité, indifférence… Il est évident que chaque pays possède ce genre de chancre, mais Mexico est une mégapole de vingt et un millions d’habitants, et tout ceci est exacerbé, décrit sans complaisance. Les policiers véreux, odieux, imbus de leur force et de leur statut pratiquent crimes et délits en toute impunité ou presque. Et l’on est en droit de se demander si le cas de Florence Cassez n’est qu’un voile jeté sur des imbrications plus inavouables, simplement pour rassurer une partie de la population. Mais n’effectuons pas d’hypothèses douteuses, et contentons-nous de jeter un petit coup d’œil sur quelques-unes des nouvelles du recueil, lequel est découpé en trois parties : Au dessus des lois, Des morts qui marchent et La Ville de l’asphyxie.

Par exemple J’suis personne d’Edouardo Antonio Parra. Un pauvre hère qui le soir se réfugie dans un parking, avec la bienveillance plus ou moins aimable des vigiles. Le matin, il doit décaniller, et il avance tout au long des rues, poussant son caddie dans lequel il a entreposé quelques misérables affaires. Ce matin là, même rituel, il avance, un pas devant l’autre, mais dans sa tête trottent des réminiscences auxquelles il n’arrive pas à trouver un lien. Si peut-être, Fernando, mais Fernando, ce n’est pas lui puisque tout le monde l’appelle le Viking. A cause de sa chevelure. Et le sang qui lui poisse les mains, d’où vient-il ?

Bernardo Fernández, dans Collection particulière s’attache à suivre Lizzy, une jeune femme riche possédant des accointances avec des édiles et des personnages hauts placés. Mais que va-t-elle faire dans un entrepôt construit comme un labyrinthe ?

De Juan Hernando Luna, dont quelques romans ont été traduits en France notamment à l’Ecailler du Sud et à L’Atalante, Bang ! Un homme face à une arme à feu établit un flash-back mental, tout en se demandant s’il ne correspond pas à l’idée que l’on se fait de Jean Valjean portant Marius sur son dos ou Monte Cristo fuyant.

Eugenio Aguirre, avec Le Brasier des Judas, nous transporte en 1954 au cours de la Semaine Sainte. Un homme fabrique des marionnettes représentant des Judas et autres figurines destinées à clôturer les festivités. Une semaine sanglante à cause de la soûlographie manifeste de ceux qui endossent, par coutume, les costumes des centurions et des soldats romains. Mais cela n’empêche pas l’artisan de continuer son labeur en compagnie de ses fils. Et cet incident semble même lui donner une idée.

Myriam Laurini nous apprend que Violeta n’est plus. Mikel Ortiz, son voisin, est arrêté et le commandant Ponce de Leon veut absolument voir en lui le coupable. D’ailleurs il déclare avec emphase : Ici tout le monde est coupable jusqu’à preuve du contraire. Mikel doit fournir un alibi. Il en possède bien un, une soirée passée en compagnie d’une jeune femme, mais soit cet alibi n’est pas fiable soit le commandant ne va pas chercher bien loin. Bref l’alibi est réfuté. Et quel est le rôle du journaliste qui est également un voisin de Mikel et un ami de Ponce de Leon ?

Dieu est un fanatique, ma fille ! d’Eduardo Monteverde met en scène deux personnages qui ont changé d’identité physique. Le curé, le père Diego Tonatiuh est une ancienne religieuse. Nausicaa, la femme qui s’adresse à lui, est un homme, ancien policier devenu une stripteaseuse. Il était le giton du commandant Perez, et subissait les railleries de ses anciens collègues. Autour d’eux un enfant de chœur qui balance son encensoir, un autre prêtre portant des baskets pourries et en toile de fond un cannibale.

Comme vous pouvez vous en rendre compte au travers des quelques extraits que j’ai essayé maladroitement de résumer, la vie quotidienne à Mexico n’est pas rose. Certains me rétorqueront qu’il en va de même un peu partout. Certes, mais l’imagination qui nous incite à embellir un pays exotique est rapidement refroidie à la lecture de ces textes. Paco Taibo II nous avait prévenus : Les auteurs dont les nouvelles sont ici réunies n’ont pas peur d’exorciser leurs démons. Dans des registres divers, ils ont en commun le désir de parler d’une ville dans laquelle ils vivent et qu’ils aiment. D’une certaine façon, ils considèrent que le seul moyen d’arrêter la violence et les débordements qui nous entourent, c’est de les raconter.

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