Wolfgang Lauterbach est un avocat sans histoire. Allemand, il vient de terminer une semaine de boulot épuisante à Nashville où il est venu négocier des droits d'auteurs pour sa firme. Il est maintenant temps pour lui de prendre une semaine de congé bien méritée. Une semaine qui commence mal, une pluie battante l'oblige à s'arrêter dans un motel minable. Et ce n'est pas tout : sa voisine, après avoir tenté de se faire inviter dans sa chambre, reçoit de la visite, deux hommes et une femmes qui font un barouf d'enfer. Jusqu'à ce que le bruit d'une dispute qui semble mal tourner le réveille à six heure et demi. Il décide alors de quitter l'hôtel, le soleil brille, les vacances commencent vraiment. Mais quelle est donc cette grosse voiture qui le suit ? Et que lui veulent ces deux hommes ? Y aurait-il un rapport avec la dispute du motel ? Mais quand va-t-il enfin pouvoir profiter de ces congés bien mérités ?
Minnie une affaire classée fait partie de ces polars qui voient un homme très ordinaire, innocent, se faire prendre dans un engrenage infernal à partir d'un incident en apparence anodin. Une fois le petit doigt pris, tout mouvement ne fait qu'aggraver une catastrophe qui aurait pu être très facilement évitée au début. Cet effet est particulièrement bien rendu ici, où l'on se demande en permanence quelle est la part de réalité, et la part de délire paranoïaque de ce bon Wolfgang. Encore que "bon Wolfgang" soit une manière de parler, difficile en effet de trouver un personnage plus antipathique : arrogant, désagréable, d'un égoïsme en acier trempé, incapable de dire merci et dépourvu de la moindre empathie Lauterbach est la caricature du cadre qui croit que le monde tourne autour et pour lui. On en vient à espérer qu'il va se trouver vraiment dans la mouise. Kettenbach maîtrise parfaitement le rythme de cette chute, emballant les dernières pages jusqu'à une fin très logiquement immorale.
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