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Les Fous - Lunacy |
Retour à Donatien Alphonse François de Sade |
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Les Fous - Lunacy |
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Au retour des funérailles de sa mère, morte de folie, Jean Berlot s'arrête dormir dans une auberge. Mais sa nuit est la proie d’un cauchemar : deux infirmiers peu sympathiques tentent de le saisir et de lui enfiler une camisole de force… bien sûr, Jean se défend avec la dernière des énergies. Et au petit matin, lorsqu’il se réveille, il constate que si les infirmiers étaient imaginaires, les dégâts sont réels. Fort miraculeusement, étrange individu, vêtu tel un gentilhomme des siècles passés et prétendant être le marquis de Sade, propose à Jean de régler les dégâts et l’invite à trouver quelque repos dans son château. Mais quelle n’est pas la surprise de Jean quand à la nuit venue il lui est donné d’assister à une orgie blasphématoire ! Alors que deux femmes en habit de nonne mangent et baisent sous l’œil d’une rouquine, le marquis dégrade une statue du Christ. Le lendemain, après que Jean ait exprimé le souhait de quitter les lieux et que le marquis lui ait répondu par une diatribe antireligieuse, ce dernier est terrassé par une crise cardiaque. Mais le lendemain, alors qu’il avait été enterré, le marquis réapparait frais et dispo… Jean est-il en train de perdre la raison ? Le marquis lui propose d’être l’hôte d’une clinique psychiatrique de ses amis. Jean déchante très vite. L’établissement, que dirige le docteur Murlloppe, ressemble à une véritable pétaudière où chacun agit comme bon lui semble. Et s’il ne fuit pas cet institut, ce n’est que parce qu’il y croise Charlotte, la jolie rouquine entraperçue lors de sa première soirée au château du marquis. Une fieffée menteuse soutient le marquis, en parlant de la belle Charlotte Qui croire ? Charlotte lorsqu’elle affirme être prisonnière des patients qui auraient enfermé le véritable directeur, le docteur Coulmière et son équipe d’infirmiers dans les caves, ou le marquis ? Jean Berlot ne sait que penser… |
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Quelques mots sur |
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Le film s’ouvre sur un avertissement de Švankmajer, avertissement qu’interrompent quelques morceaux de viande traversant l’écran : « Mesdames et Messieurs, le film que vous allez voir est un film d'horreur, avec tout ce que ce genre implique de bas. Il ne s'agira donc pas d'art. D'ailleurs, l'art est déjà presque mort. Il a été supplanté par des réclames publicitaires vantant le reflet de Narcisse à la surface de l'eau. Prenez ce film comme un hommage infantile à Edgard Allan Poe, à qui j'ai emprunté certains motifs, ainsi qu'au Marquis de Sade, de qui le film tire son ton blasphématoire et quelques idées subversives. Le sujet de ce film n'est rien de moins qu'un débat idéologique sur la façon de diriger un asile d'aliénés. Il y a, en effet, deux manières de gérer ce type d'institution, toutes les deux aussi extrêmes. L'une est la liberté absolue ; l'autre la méthode conservatrice, celle bien connue du contrôle et des châtiments. Mais il en existe une troisième qui combine et cumule les pires aspects des deux autres. Et c'est là l'asile dans lequel nous vivons.» S’inspirant du moins dans la fin de la première partie (au château du marquis) de « L’Enterrement prématuré » et dans la seconde (à l’asile de fous) de « Le Système du docteur Goudron et du professeur Plume », le réalisateur propose au public un métrage déjanté où folie et absurde se conjuguent avec cauchemars et obsessions, le tout baignant dans une atmosphère aux effluves sadiennes. Fidèle à lui-même, Švankmajer parsème son film de scènes d’animation où des morceaux de viande ou de cervelle, des yeux, des intestins, miment les humains de façon explicite. Allégorie du monde réel ? Liberté ou liberticide ? Et si la démocratie n’était que déguisement de la dictature… du capital ? |
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