Critiques jeunesse -


Lucie RAUZIER-FONTAYNE LUCIERAUZIER-FONTAYNE

LUCIE RAUZIER-FONTAYNE

Le Sourire De Brigitte


Aux éditions HACHETTE


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Le samedi 29 Mars 2020
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Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

Illustrations de François Batet. Collection Idéal-Bibliothèque N°199. Editions Hachette. Parution 3e trimestre 1962. 192 pages.

Lorsqu’elle a aperçu le petit Manu pour la première fois ?

Dans la cour de récréation de la pension Bénézet, un internat de jeunes filles, c’est l’effervescence. Surtout autour du trio de chipies de la classe de quatrième. Claudie, la brunette aux nattes raides, la blonde Jacqueline et surtout la redoutable Françoise

Elles attendent avec impatience la nouvelle surveillante qui cumulera l’emploi de professeur de français. Quelle n’est point leur surprise lorsqu’elles découvrent qu’au lieu d’une revêche femme sèche, grognon et laide, c’est une jeune fille qui devra les encadrer.

Brigitte en effet vient tout juste d’avoir dix-huit ans et c’est son premier poste, personne d’autre n’ayant répondu à la petite annonce. La directrice la met en garde contre les trublions en jupes, mais Colette, un des jeunes collègues de Brigitte lui promet son soutien.

Brigitte a préféré venir dans cette petite ville du sud de la France qu’accéder à l’offre d’une vieille tante, qu’elle appelle Mamé et qui vit en Camargue, clouée dans un fauteuil de paralytique, afin de pouvoir s’assumer et de ne dépendre que d’elle-même. Depuis, la vieille dame refuse de la voir. Pourtant Brigitte s’obstine, lui écrivant des lettres d’excuses et d’explications, missives auxquelles Mamé ne daigne pas répondre. Brigitte a perdu ses parents alors qu’elle était encore jeune, et c’est sa marraine qui l’a élevée. Mais celle-ci vient de décéder et Brigitte se retrouve seule.

Les premiers contacts de Brigitte avec ses jeunes élèves n’augurent rien de bon, pour autant elle ne se décourage pas. Au contraire, elle s’est donné une mission qu’elle veut mener à bien. Eduquer et apprivoiser les rebelles. Toutes ne sont pas si chahuteuses et indociles, voire agressives. Priscille, par exemple, la jeune Malgache. Et grâce à ses questions anodines, Brigitte parvient à cerner le caractère de ses élèves.

La plupart sont des orphelines, ou n’ayant que des parents vivant très loin, ou encore ne pouvant s’occuper d’elles à cause de leurs activités professionnelles. Des gamines de douze à quatorze ans qui se sentent délaissées, rejetées du cocon familial. Il leur manque l’amour parental, la présence de personnes aimantes et compréhensives.

Lorsqu’elle se renseigne auprès de certaines de ses élèves, c’est par une légitime curiosité mais non par indiscrétion. Et afin de leur donner des occupations autres que des devoirs, elle leur propose de fonder un club, les Amies de la Nature. Et elle parlemente auprès de la directrice la possibilité de sortir le dimanche, non point en cortège dans la ville, mais à la rencontre de la nature. De recueillir des plantes et de les collectionner dans un herbier par exemple.

Cette proposition enchante la plupart de ces jeunes adolescentes. D’autres sont rétives mais devant l’enthousiasme des premières, bientôt elles sont une vingtaine à fréquenter ce club. D’ailleurs, une salle désaffectée au dernier étage du pensionnat leur est gracieusement prêtée, pièce qu’elles vont nettoyer, peindre, arranger à leur manière. Une réhabilitation qui ne peut que convenir à la directrice et aux membres du comité d’administration. Puis ce sera l’organisation d’une kermesse en fin d’année. Et surtout cette idée folle d’emmener ses jeunes élèves non loin de chez Mamé pour les vacances d’été, dans des bungalows près d’une manade dont Brigitte connait les propriétaires.

Car subsiste ce point noir, les non réponses de Mamé aux nombreuses lettres que Brigitte lui envoie. Heureusement, son cousin Vincent, un cousin éloigné, lui donne des nouvelles de Sylvestral, le mas où vit Mamé. Seulement l’armée l’a appelé, comme la plupart des jeunes de l’époque, et il effectue son service militaire.

Enfin le grand jour est arrivé et départ pour la Camargue… Brigitte a toujours su préserver son passé, aussi l’étonnement des gamines est à son comble lorsqu’elles aperçoivent un jour Brigitte se promenant librement à cheval dans un environnement qu’elle connait fort bien.


La bonne humeur règne dans ce roman, avec toutefois quelques passages émouvants. Un peu mièvre jugeront certains. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’adresse en priorité à des filles jusqu’à l’âge de quatorze ans, et que la première édition date de 1960.

Alors, le contexte est différent que celui qui nous entoure de nos jours, la société a évolué, pas forcément en bien, ni en mal, selon les appréciations de tout un chacun.

C’est également un roman social, et pour la jeune génération, un regard porté sur avant, comment c’était. De nos jours où le problème de la retraite et surtout de son financement, inquiète bon nombre de travailleurs, de politiques aussi mais pour des raisons pas toujours avouables, il est important de remarquer qu’une jeune fille d’à peine dix-huit ans pouvait être professeur de français dans un établissement privé, en n’ayant en poche que le baccalauréat et un certificat de licence. L’entrée dans le travail dit actif à un âge où les prétendants étaient jeunes. De nos jours il faut de longues études, en général Bac + 5, pour parvenir au même point, et les résultats enregistrés par les élèves ne sont pas toujours au rendez-vous.








PAUL MAUGENDRE
livrenpoche
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