PATRICK MOSCONI

Une lecture de
LEO LAMARCHE

Damien est amoureux de Djamila, une fille de sa classe et il monte tout un stratagème pour lui déclarer sa flamme par l’intermédiaire d’une dissertation lue à haute voix. Là où l’affaire se corse, c’est lorsque, rentré à la maison, il raconte son exploit à ses parents. Au nom de Djamila, son père se braque, réaction incompréhensible chez un homme qui a toujours prêché la tolérance, réaction qui horrifie son fils. Damien n’a pas de mots assez durs pour qualifier l’attitude de son père, c’est l’affrontement, inévitable. L’accident survient après les dernières paroles de reproche : le père, renversé par une voiture, se retrouve dans le coma et Damien traîne sa culpabilité comme un boulet. Il faudra cette situation extrême pour que la mère se décide enfin à parler à son fils et lui révèle le secret de sa naissance, qui prouvera à l’adolescent que sa vision manichéenne du monde est obsolète, qu’il y a une part d’ombre en chacun de nous… Ce n’est pas un polar au sens strict du terme. Plutôt un roman intimiste, servi par une belle plume, un roman fort sur le lien qui unit un père à son fils, un beau personnage d’adolescent tourmenté en quête de la vérité.

Personne n’est parfait, de Patrick Mosconi, coll. « Rat noir », éd. Syros, 128 pages, 10,20 euros. À partir de 12 ans.