Une lecture de LEO LAMARCHE Dans ce roman, sous forme de clin d’oeil à Fenêtre sur cour, le jeune Arthur, 16 ans, est déjà une célébrité : il a publié un roman policier qui a été un vrai succès, le voici promu “le plus jeune écrivain de France” et sa réputation, dans son lycée où il organise des représentations théâtrales et des ateliers d’écriture, est fort enviable. Cependant, loin d’avoir “la grosse tête”, c’est un adolescent réfléchi et plutôt sûr de lui. Jusqu’au jour où, de la soupente qui lui sert de bureau, il assiste, dans la maison d’en face, à ce qui lui semble être un crime : un visage féminin affolé paraît à la fenêtre, des mains enserrent son cou, et… plus rien. Arthur prévient immédiatement la poilice qui se rend sur les lieux et ne trouve rien, pas le moindre indice dans la maison vide. L’adolescent est pourtant certain de ce qu’il a vu, malgré ce qu’en pense son entourage, ce n’est pas le fruit de l’imagination d’un cerveau fertile ou d’un cabotin qui cherche à faire parler de lui ! Comme la police semble classer l’affaire, le jeune intrépide commence sa propre enquête, aidé dans ses recherches par Lilian, un reporter local qui flaire le “scoop” et qui se révèle fort utile, et par sa petite amie Faustine, une jeune fille pleine de ressources. Et l’assassin, de son côté, car il y en a bien un, sait à présent qu’il a eu un témoin… cet homme dangereux va tenter de l’éliminer en se servant contre lui de sa réputation. Mais que l’on se rassure, le jeune héros finira pas mettre en lumière une vérité qui ne sera pas bonne à entendre pour le coupable et à jeter, dans la foulée, les prémisses d’un second polar, criant de vérité, qui aura peut-être autant de succès que le premier. Passé le cap de l’hypothèse de départ d’un écrivain de quinze ans, déjà célèbre et reconnu, le lecteur se laisse vite prendre au jeu de l’enquête grâce au style alerte et à la personnalité attachante du jeune héros dont la vie s’avère beaucoup plus compliquée qu’elle ne devrait l’être : gérer les cours, les activités littéraires, les affaires de coeur, l’enquête et les menaces d’un assassin en vadrouille n’est effectivement pas de tout repos ! Le scénario est efficace, les rebondissements nombreux et la réflexion qui sous-tend le récit, sur l’écriture et ses risques, s’avère passionnante !
Ce que je n’aurais pas dû voir, de Christophe Miaraucourt, éd. Rageot, coll. “Heure Noire”, 160 pages, euros. À partir de 11 ans.
LEO LAMARCHE |
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