LAURENCE SCHAACK GOULVEN HAMEL

Une lecture de
LEO LAMARCHE

REGGAE - Nous sommes en Jamaïque, en 1975. Le jeune Desmond, appelé Skinny et son grand père, le sage Old Lion vivent dans un camp de rastas d’où ils sont délogés par la police qui incendie les cases en mesure de représailles contre les dreadlocks en général et la culture illicite de ganja en particulier. Les voici forcés de s’installer dans une communauté de Trench Town, le ghetto de Kinston où nous croisons, à leur suite des « rude boys » et des « sufferers », les rastas les plus démunis. Tandis que Skinny profite de l’effervescence musicale de la ville pour rencontrer ces musiciens qu’il admire – Bob Marley, U-Roy, Peter Tosh et enregistre par miracle, à quinze ans, sa première chanson, sa sœur Aura, alias Bonnie prend en mains le trafic de ganja d’Old Lion. Mais elle est traquée par un trafiquant concurrent, James Loggart, flic corrompu et ennemi de toujours qui finit par menacer de mort son petit frère, le jeune Skinny. Si elle ne commet pas l’irréparable : participer à un attentat contre Bob Marley, c’en est fait de son petit frère. Tout cela, pour d’obscures motivations « pourritiques », dont tous les rastas se méfient avec juste raison. Le vieil « elder » Old Lion parviendra-t-il à conserver la paix dans une communauté ravagée par la misère ? Bonnie cèdera-t-elle au chantage ? Skinny trouvera-t-il sa voie dans la musique ? Autant de questions qui passionnent le lecteur de ce roman vivant, haut en couleurs, aux personnages particulièrement attachants où la musique, des tambours aux guitares électriques, joue le premier rôle. Décidément, ce troisième volume de la collection tient les promesses des deux premiers.

Les gens dansent pour ne pas mourir, de Laurence Schaack et Goulven Hamel, éd. Nathan, coll « Backstage », 252 pages, 10 euros. À partir de 12 ans.