Une lecture de LEO LAMARCHE La vie de Samuel s’est brisée le jour où son beau-père Tug, qu’il aimait comme un père, a été retrouvé assassiné dans une ruelle sombre. Comme Tug était policier, des soupçons pèsent sur son intégrité, ce que l’adolescent ne peut supporter. Depuis cette mort suspecte, des voix ont commencé à hanter Samuel et des “crises” subites et violentes l’ont obligé à changer de lycée. Dans son nouvel établissement, il se fait un copain, Darius qui lui déclare souffrir du même mal. Force est de constater que, lorsque les deux ados sont réunis, les voix s’amplifient et se transforment en visions terrifiantes. Et les fantômes qu’ils ramènent ainsi à la réalité semblent avoir un rapport avec la mort suspecte de Tug. Au coeur de l’intrigue, un petit objet que Tug avait soigneusement dissimulé et qui semble exciter toutes les convoitises… et justifier des meurtres. Poussé par son amour filial, Samuel décide de trouver la vérité afin d’innocenter son beau-père. Aidé de son nouvel ami et de Johanna, la petite amie de Darius, ils partent sur la piste de ce jeune Rwandais décédé qui semble les appeler à l’aide et les supplier de veiller sur son jeune frère, Jean-Bosco que les deux compagnons finissent par dénicher et que Tug lui-même protégeait, avant d’être assassiné. Suit une intrigue riche en rebondisssements où le paranormal se mêle étroitement au réel : combats musclés avec un revenant hostile, coups fourrés des trafiquants d’armes qui ne laisseront pas sans peine démanteler leur réseau, interventions de marabouts plus ou moins diaboliques, virées dans l’au-delà à travers les souvenirs du Rwanda dévasté… Et si, au bout du compte, les ados enquêteurs finissent par rétablir la situation et réhabiliter la mémoire de Tug, on sent bien que, pour le héros, l’aventure n’est pas terminée : il n’a fait qu’apercevoir l’étendue de ses pouvoirs… Un récit magistral et inventif qui même habilement policier, thriller et fantastique pour le plus grand plaisir du lecteur, tenu en haleine jusqu’à la dernière page. Du suspense à la pelle, des sentiments délicatement évoqués d’une plume fine et poétique, un univers où les repères se distordent et où l’on finit par ne plus distinguer les amis des ennemis… un roman à ne pas manquer !
Hantés, d’Anna Fakhouri, éd. Rageot, coll “Rageot, Thriller”, 224 pages, 9, 90 euros. À partir de 13 ans et pour tous.
LEO LAMARCHE |
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