Une lecture de PAUL MAUGENDRE Valentin et son père vivent dans une vieille péniche désaffectée sous le pont de Grenelle. Valentin ne va pas à l’école. C’est contre les principes de son père qui connaît la loi : l’école n’est pas obligatoire ! C’est l’instruction qui est obligatoire, pas l’école. Alors, le père de Valentin lui inculque son savoir, l’emmenant au musée du Louvre le dimanche, parce que c’est gratuit. Pour subsister, le père de Valentin possède une boîte de pastilles vide et attend que les passants daignent verser leur obole, mais il refuse qu’on dise qu’il mendie. Et s’ils en sont arrivés là, c’est parce que Papa est au chômage et que Maman est décédée. Tout irait bien cahin-caha, jusqu’au jour où Papa est persuadé avoir vu celui qui depuis quelques semaines fait la une des journaux. Celui qui est surnommé le tueur de Passy et possède plusieurs meurtres à son actif. L’assassin de papa est un peu plus qu’un roman policier, qu’un roman noir. Il plonge son jeune lecteur dans un univers qui malheureusement sort de la marginalité pour devenir courant. C’est aussi une leçon de courage, de dignité que nous inculque le père de Valentin : avoir toujours à l’esprit l’envie de s’en sortir et refuser la déchéance qui n’est pas inéluctable. Leçon d’espérance avec cette petite touche d’humour, et de coup de pied à l’ordre établi aussi, avec en fin de compte le respect des autres, de soi, et la reconnaissance de ses erreurs.
PAUL MAUGENDRE |