Une lecture de PAUL MAUGENDREQuatre jours dans toute une existence, qu’est-ce que ça représente ? Quatre galets sur une plage d’Etretat, quatre fleurs dans la Roseraie du Val de Marne ? Pourtant ces quatre jours dans la jeune vie de Marie Liesse, une adolescente de seize ans, resteront marqués à jamais dans son esprit. Trois petits faits anodins en apparence, mais pour une jeune fille déjà marquée dans son cœur, ces trois actes relèvent d’une importance capitale. Mais cessons de tourner autour du pot et voyons plutôt de quoi il s’agit. Marie Liesse, dont le frère est en prison parce que, au cours d’une dispute, il a frappé sa fiancée et celle-ci végète depuis deux ans et demi dans le coma, a toujours refusé d’aller le voir en prison. Elle se demande en permanence si elle n’est pas fautive de négligence, de troquer son affection, de la reporter sur ses copains et amis d’école. En compagnie de ses amis Adèle et Valentin et de ses copains Bilal, Patrick et Jean-Baptiste, et quelques autres condisciples, elle participe à un voyage en Allemagne afin de participer à un échange entre orchestres de lycéens. Sur place ils doivent être hébergés dans des familles d’accueil et la correspondante de Marie Liesse est, d’après une photo, une jeune fille d’un abord agréable. Seul inconvénient Marie Liesse sera séparée d’Adèle le soir. Le petit groupe arrivé sur place est réparti selon la liste préétablie et les parents de la correspondante d’Adèle étant sujet à des problèmes familiaux, les deux amies dormiront sous le même toit. Ce qui ne peut que les ravir, d’autant que Louise, la correspondante est effectivement très agréable. Ses parents sont divorcés et elle vit la plupart du temps chez son père dans la partie qui était avant la chute du mur de Berlin côté Ouest. La mère, elle, habite le côté Est. Durant la journée les ados se retrouvent afin de visiter la ville, participent aux répétitions et au concert. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes sauf qu’elle est obnubilée par la pensée d’envoyer une carte postale à son frère et qu’Adèle l’embrasse sur la bouche le soir au moment d’aller se coucher. Son premier baiser et en plus donné par une fille ! Marie Liesse est fortement perturbée mais essaye de ne rien faire paraître devant ses copains. Seulement ses ennuis ne font que commencer et se demande comment cela va se terminer. Elle ressent ses premiers doutes, ses premiers ressentiments, ses premières rancœurs, mais pas ses premiers émois. Un baiser doit être librement consenti mais pas imposé ! Alors ? Elle règlera peut-être ses problèmes, son amertume par une thérapie issue de l’homéopathie. Outre les complications de Marie Liesse qui est confrontée à son désir nouveau d’écrire un petit mot à son frère, acte qu’elle s’était toujours refusé, outre cette approche dans la sexualité juvénile qu’elle avait projetée autrement, d’une manière plus romantique, l’intérêt de roman de Maïté Bernard réside dans les petits à-côtés. Ainsi les réflexions sur l’individualisme et le parallèle à effectuer sur l’égoïsme, le petit historique sur les deux Allemagne et le mur de Berlin, sont à mettre à l’actif de cette histoire qui ne l’oublions pas est destinée aux 12 ans et plus.
Ados-Jeunesse
PAUL MAUGENDRE |
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