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JEROME ZOLMA |
Mort En SauceAux éditions KRAKOENVisitez leur site |
1575Lectures depuisLe mercredi 6 Fevrier 2008
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Une lecture de |
Les raviolis bas de gamme Maggiore ont dominé jusqu’à présent le marché, mais les ventes s’effondrent. Le dictatorial patron René Maggiore veut savoir pourquoi le concurrent Casseburnes les écrase. Il faut réagir au plus tôt. Face à cette situation critique, les cadres serviles sont incompétents. Pour l’heure, on s’aligne sur les tarifs, et on cherche les causes du problème. Si les raviolis Maggiore sont limite consommables, ceux de chez Casseburnes ne valent pas mieux. Si ce n’est pas le goût, on accuse donc les coûts de fabrication. Maggiore recrute un expert, un jeune ingénieur qui saura y remédier. Pendant ce temps, des cellules microbiennes ont gangrené un lot de viande. Ces toxiques Clostridium Botulinum (ou CB) suivent inexorablement un cycle d’infection, favorisé par l’ambiance de leur conservation. Si la quinzième génération de CB doit patienter en congélation, ces bactéries restent vivaces. Évariste Lejaune est l’expert idéal, le “missionnaire du ravioli”. Il commence par espionner l’adversaire. Casseburnes possède un secret technique venu des États-Unis. Il faut sans délai essayer la méthode chez Maggiore, avec la bénédiction du despotique patron. S’il réussit, Évariste - qui est sûr de lui - sera propulsé vers le sommet de l’entreprise. Dehors, les cadres rebelles ! On fabrique des conserves selon le principe repéré chez l‘ennemi. Les cellules botuliques vont se régaler. Avec son assistante Claudine, Évariste teste le résultat sur des souris... Voilà un roman particulièrement jouissif. D’un côté, on observe avec curiosité le parcours des bactéries nocives. La chaîne de leur évolution est clairement retracée. Chez Maggiore, c’est un “paradis microbien” qui les abrite. Ces éléments microscopiques s’interrogent-ils vraiment sur leur fonction ?… Surtout, la cible de Zolma, c’est l’Entreprise et ses hypocrisies, son mépris de la qualité et des clients, la veulerie de ses dirigeants et l’arrivisme de certains. L’auteur caricature à plaisir, mais est-il si loin de la réalité ? Plus roman pamphlétaire que polar, donc. Pourtant, l’action criminelle n’est pas absente. D’ailleurs, vendre de la malbouffe au public, c’est déjà un crime. (Réédition de “Merci patron”, Éditions Parpaillon, 2004)
A ma droite Maggiore… à ma droite Casseburnes… au milieu une armada de cadres serviles qui hochent la tête à chaque secousse, tel le toutou sur la lunette arrière de la voiture… au centre les profits… au cœur les batteries… Les raviolis Maggiore sont infâmes, les Casseburnes sont vomitifs. Qu’importe le produit, il n’est là que pour alimenter les comptes bancaires (CB) des « patrons ». Et chacun est prêt à tout, y compris à embaucher un cadre aux idées bénies non-non, espion et tueur de mulot de labo. Vous l’aurez compris avec Mort en sauce nous sommes loin du polar noir, même si sous le ton hilarant se dissimule une réalité morbide : celle qui parfois encombre les prétoires ou les unes et qui se nomme tantôt hormone de croissance, tantôt vache folle… Mais rassurez-vous, le dénouement est à l’image de la fable et la bouillie pour raviolis est intégralement restituée par les protagonistes... Car comme chacun le sait, il n'y a pas de petits profits.
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