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BORYA ZAVOD |
Le TanneurAux éditions ATELIER MOSESUVisitez leur site |
635Lectures depuisLe mercredi 24 Janvier 2018
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Traduction du serbe par Jérémy Bouquin et de Stanislas Petrovski. Collection Slash. Parution le 19 octobre 2017. 162 pages. 10,00€. Version numérique : 3,99€. Un homme qui a du peau ! Depuis la crise qui a secoué le monde dix ans auparavant, L’Europe a implosé et la France a quitté la zone euro. Depuis elle vit sous la tutelle de la Russie et la monnaie officielle est le rouble. Le pays s’enfonce inexorablement dans la faillite. Pourtant certains roublards se sont constitués en meute. Des motards se sont accaparé des régions, contrôlant un peu tous les trafics. Daddy est le président d’une petite bande constituée par Tonton, le Tanneur, par Antoine l’apprenti, et par Paulo et Teddy le Tatoueur. On fait leur connaissance alors qu’ils se sont installés dans un coin reculé de la forêt de Brocéliande, dans un ancien abattoir désaffecté et ils procèdent une intervention musclée sur le corps du Cramé. Car le Tanneur, malgré ses quatre-vingts ans, est un esthète. La main sûre, il récupère les tatouages de leur victime, des patchs qui orneront leurs blousons en véritable peau humaine. Un travail leur est mandé par un client, un gringalet qui vit dans une demeure qui ne paie pas de mine mais recèle des œuvres d’art. Son trésor, enfin celui sur lequel il veille jalousement, c’est l’Enfer situé dans une cave immense sous le presbytère près de l’église du village. Une immense bibliothèque renfermant des livres précieux, certes, mais surtout licencieux. Et il demande à Tonton et ses acolytes de récupérer un tatouage sur le dos de son arrière-grand-mère, décédée depuis dix ans. Un tatouage qui lui avait été dessiné par une artiste d’un camp de concentration. Le corps gît dans un congélateur depuis son décès et Tonton se demande dans quel état il va découvrir le cadavre.
Amateurs de sensations fortes, vous ne serez pas déçus ! Dans une atmosphère délétère, cette épopée, qui se déroule en l’an 2080, nous entraîne dans une histoire dingue avec des scènes dignes de l’Inquisition et des camps nazis. Alors naturellement certains épisodes sont assez sanglants, dans le style des romans Gore et des films qui rappellent Mad Max, Massacre à la tronçonneuse et le Tatoué, ce film de Denys de la Patellière dans lequel un marchand d’art, interprété par Louis de Funès, désire s’approprier un tatouage réalisé par Modigliani sur le dos d’un ancien légionnaire, Jean Gabin. On frémit et on ne peut s’empêcher de sourire malgré tout. Les pérégrinations de cette bande de motards nomades, menés par un chef dont les jambes et une main ont été rafistolés avec des vis, des bouts de fils de fer et des plaques de même métal, des exosquelettes, sont à prendre au deuxième degré et les tortures infligées au troisième degré. Voire au trente-sixième. Un roman de détente pour qui aiment ce genre de littérature et sans aucun doute quelques heures de franche rigolade pour les deux auteurs qui se cachent sous un pseudonyme serbe. |