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ALICE YVERNAT |
La VieilleAux éditions L EMBARCADERE |
2092Lectures depuisjour de sa mise en ligne
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Une lecture de |
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L’auteur nous offre deux courts récits très éloignés de son roman précédent. Ici point de crime ou d’inspecteur, juste les pensées de deux femmes que la mort côtoie, la leur ou celle d’un être aimé. La Vieille Une croyance populaire dit qu’au moment de mourir la vie défile devant soi. C’est cette idée qu’Alice Yvernat a retenue comme trame de cette nouvelle. Sa petite vieille, qui a pris « l’habitude de ne percevoir d’elle qu’une image furtive et floue » est tombée hier au cours de sa promenade autour du square. Par chance, elle ne s’est écorchée que les genoux et la paume de ses mains. Ce petit accident qui l’immobilise ramene une foule de souvenirs à son esprit, des souvenirs pas toujours agréables, mais qu’importe puisqu’« elle ne se souvient que de ce qu’il lui plait de se ressouvenir »… et la douceur de la mémoire l’emportera tendrement. Cette nouvelle, comme l’annonce la quatrième de couverture, explore le « territoire intime de la vieillesse et de la mort », sujet difficile et terrifiant qu’Alice Yvernat traite avec délicatesse et chaleur. Son choix de rédiger le texte à la première personne n’est pas étranger à cette réussite. Car comme toujours le « je » passe de l’auteur au lecteur et la petite vieille associera la narratrice et le lecteur. La fleur de consolation Un matin, l’héroïne de cette nouvelle découvre « sous la voûte de pierre où elle range ses outils de jardinage » un étrange lot de sachets de graines. Qui a pu oublier un tel trésor ? de telles « semences de rêve » ?… L’imagination de l’héroïne, qu’alimente la joie de l’inventaire qu’elle dresse en manipulant les sachets, remodèle mentalement son jardin… Malheureusement, les jours passent et la vie engloutit les projets. D’autant plus que cette dame est mère de trois enfants et qu’elle vient, grâce à la complicité d’un ami éditeur, de publier son premier roman. Puis viennent les vacances de la Toussaint et la petite famille s’embarque pour l’Italie et rejoint un couple d’amis : Federico et Sylvia. Durant ce séjour le groupe, décide de partir en balade en montagne. Notre héroïne, qui souffre de vertige, refuse de se joindre à eux. C’est à ce moment là que Sylvia lui montre un sachet de semences identiques à celles qu’elle avait découvert chez elle. Il s’agit d’une étrange fleur, la « flos consolationis », qui ne fleurit que tous les treize ans. Au terme de la balade elles pourront l’admirer. Elle s’épanouit dans la crevasse que lui désigne Sylvia… plus que quelques mètres… « Viens donne moi la main »… Pendant que les deux femmes chavirent « dans l’entaille géante », la nouvelle bascule dans une atmosphère onirique qui n’est pas sans rappeler Lewis Carroll Et quand l’héroïne sera secourue, son deuil sera terminé… et elle pourra « recommencer à avoir des états d’âme » |
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