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MARIE WILHELM |
La Petite Musique De MortAux éditions WARTBERGVisitez leur site |
1341Lectures depuisLe dimanche 20 Decembre 2015
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Une lecture de |
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Sous-titré Traque à Limoges. Collection Zones Noires. Parution 17 septembre 2015. 208 pages. 10,90€. Aime et rôde... Un inconnu s'est infiltré dans l'appartement dans lequel Jonathan joue seul. L'homme est un ogre qui casse tout, vandalise, déchiquète, à la recherche d'un objet. Caroline vient de finir son service de nuit dans le bar où elle travaille afin de compléter son salaire. Elle est obligée de laisser son fils seul durant quelques heures.
Cinq ans auparavant, Caroline vit à la Martinique, où elle est née, son père dirigeant une grosse entreprise d'import-export de fruits. Elle est heureuse, insouciante, du haut de ses quinze ans de magnifique jeune fille rousse. Elle écoute en boucle un vieux CD de Cabrel, Je l'aime à mourir, que lui a prêté son amie Roseanne et en échange elle lui a confié une boîte à musique, à laquelle elle tient beaucoup. Ce jour là ses parents organisent une fête, comme souvent, mais son père semble soucieux. Elle part se baigner mais un hurlement de terreur retentit. Elle regagne vite le rivage, aperçoit sa mère dans une flaque de sang, égorgée. Son père l'entraîne rapidement vers la maison mais sur le seuil une main se plaque sur sa bouche, perd connaissance tandis que son père est assommé. Lorsqu'elle sort de son évanouissement, elle est à côté de son père mort. Nouveau choc vite réprimé par une main qui lui enfile une cagoule sur la tête. Jim, son kidnappeur et auteur du massacre est à la recherche d'émeraudes, une mission que lui a confiée un nommé Pelletier, un trafiquant. Jim se rend compte qu'il a saboté son travail, n'ayant pu mettre la main sur les pierres précieuses. Le calvaire de Caroline va durer plusieurs semaines au bout desquelles elle parvient à s'échapper. Elle plonge à la mer au large des côtes californiennes et est récupérée par un garde-côtes. Les policiers n'ébruitent pas ce sauvetage, mais cela relance l'enquête dans la tuerie martiniquaise. Caroline, qui s'appelait Lassalle va devenir Caroline Dumaine. Elle récupère sa boite à musique auprès de Roseanne, seul objet précieux qui lui reste, les biens familiaux ayant été vendus pour rembourser les créanciers de l'entreprise de son père. Une grand-tante vient la chercher et l'emmène chez elle à Limoges, ville d'où était originaire sa mère. Mais Caroline est enceinte des œuvres malfaisantes de Jim. Au début elle n'accepte pas l'idée de porter un enfant du meurtrier de ses parents, mais à la naissance elle est émue par ce petit être fragile. C'est ainsi que cinq ans après, se produit l'incident narré en début de chronique. L'inspecteur Bellevue, un jeune policier de vingt-deux ans, est chargé de l'enquête par le commissaire Méziane. Caroline et son gamin sont hébergés par Mama, une amie, mais elle n'en a pas fini avec ses ennuis. Voulant récupérer quelques affaires elle tombe sur la cadavre de monsieur Tsao, son voisin, un vieux monsieur affable, victime de Jim qui a retrouvé la piste de Caroline alors qu'il la croyait noyée. Pendant ce temps, la bonne ville de Limoges est secouée par des affaires de disparitions et de meurtres de jeunes filles rousses. Le commissaire Bertrand Savigny du SRPJ est chargé de résoudre cette énigme, et en plus de ses deux adjoints, il est assisté d'une stagiaire, Nathalie Fontenay, qui va se montrer très précieuse dans la résolution de l'enquête qui rejoint, le lecteur s'en doutait, celle dont est chargé Bellevue.
Une histoire narrée avec pudeur, sans trop de détails morbides, suffisamment explicite pour que le lecteur se sente ému, touché, consterné parfois, concerné par cette jeunesse maltraitée. Caroline à vingt ans n'est pas encore vraiment mûre ou l'est trop à cause des avanies subies. Malheureusement elle n'en a pas fini avec son psychopathe qui est tombé amoureux d'elle, du moins de son image, et en même temps ressent un sentiment de vengeance envers celle qui a réussi à le fuir. Deux enquêtes qui se télescopent, menées par des policiers qui ne se prennent pas pour l'inspecteur Harry. Et qui comportent de très nombreuses péripéties mouvementées, tragiques. Marc Bellevue débute dans la profession tandis que Savigny est marié et père de famille. Il ne rechigne pas au travail et aimerait passer plus de temps en famille. Son rêve, faire une coupure d'une semaine et aller en Jordanie en compagnie de Béatrice son épouse. Outre les personnages de policiers, n'oublions pas Nathalie et les autres qui tous jouent un rôle prépondérant, chacun à leur manière et selon leurs possibilités, ce sont bien Caroline d'un côté et Jim de l'autre qui accaparent l'attention. Caroline marquée à vie et dont les réactions surprennent, parfois défavorablement. Jim le psychopathe qui incarne le Mal sans espoir de rédemption. L'une de mes marottes, je n'y peux rien j'ai une petite calculette greffée dans la tête, est de comparer les dates et de relever les incohérences. Ainsi Marc Bellevue est âgé de vingt-deux ans. C'est écrit en toute lettres. Or page 55, on peut lire : La jeune femme (Caroline) qu'il devait interroger avait quatre ans de moins que lui. Sauf que Caroline au début de l'histoire a quinze ans et que cinq ans se sont passés depuis. Si je calcule bien, cela devrait lui faire vingt ans, donc pas quatre ans de moins que Bellevue. Ce n'est qu'un petit détail. Un autre détail, géographique celui-là, m'a chiffonné. Le commissaire Méziane, dans le cadre de l'enquête téléphone à ses collègues de Pointe-à-Pitre afin d'obtenir des renseignements sur Caroline. Et il est agacé car les précisions demandées ne lui sont pas fournies assez rapidement. Ce qui est normal, Pointe-à-Pitre se trouvant en Guadeloupe et non en Martinique. C'est comme ça que des enquêtes pataugent.
Caroline fuit, elle fuit depuis que ses parents ont été assassinés, depuis que l’un des meurtriers l’a kidnappé et l’a maintenue captive durant de longs mois. Caroline fuit avec pour seul bagage l’enfant que lui a fait cet homme. Autour de cette intrigue, mille fois exploitée aussi bien par les auteurs de polars que par les scénaristes, Marie Wilhelm réussit à créer un climat glauque et oppressant où la violence brute engendre un suspense efficace qu’accentue son écriture déliée. |
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