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CHARLES WILLIAMS |
Avec Un élastiqueAux éditions FOLIO POLICIER GALLIMARD |
1803Lectures depuisLe vendredi 14 Avril 2012
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Une lecture de |
John Harlan était un sportif professionnel, champion de rugby. Il aurait encore eu cinq bonnes années au plus haut niveau, avec un tas de fric à gagner. Par la faute d’un ivrogne nommé Cannon, Harlan a été gravement blessé dans un accident de voiture, qui a entraîné le décès du chauffard. Voilà Harlan définitivement hors course. Purvis, enquêteur pour les assurances Old Colony, prend contact avec Harlan. Il prétend avoir flairé quelque chose de suspect dans la mort de Cannon. Une idée pas trop logique, selon Harlan : “Il devait bien être en vie quand il m’a doublé. Je n’ai jamais entendu parler de cadavres capables de conduire une bagnole, même de la manière dont il conduisait la sienne. Et quand on l’a sorti de la ferraille, il avait le crâne défoncé. Qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?” Pourtant, la bénéficiaire de l’assurance-vie, sa veuve, mérite d’être soupçonnée. Harlan apprend que Purvis n’est plus employé par la compagnie d’assurance. Il serait détective privé, ou plus sûrement maître chanteur. Il se rend de Galveston à Houston, pour le retrouver. L’échange est vif entre eux, avant que Purvis ne soit abattu par un tueur. Caché, Harlan n’a aperçu qu’une vague silhouette qu’il pense pouvoir reconnaître. Convaincu que Mme Cannon est l’instigatrice de tout cela, il se rend à Wayles (Texas) où elle habite. Harlan ne tarde pas à repérer le nommé Dan Tallant, qu’il suppose être l’amant de la veuve et l’assassin de Purvis. Puis il rend visite à Mme Cannon, dans sa propriété de Cherrywood Drive. Femme attirante vêtue assez sexy, “toutefois, c’étaient ses yeux qui pouvaient déclencher l’incendie. De grand yeux adorables, bordés de longs cils noirs, des yeux bruns. Pas doux comme des yeux de biche, mais calmes, froids, avec un petit quelque chose de diabolique qu’on sentait couver là-dessous.” Après avoir rédigé une confession destinée à la Justice en cas de décès, Harlan met le marché en main au couple criminel. Cent mille dollars contre son silence sur les décès de Cannon et de Purvis. Et s’ils envisagent de le supprimer, Harlan a une autre garantie. Ayant placé un magnétophone dans la maison, il a enregistré leurs aveux. Puisqu’il a toutes les cartes en main, Mme Cannon et Tallant cèdent, demandant juste un délai pour rassembler les cent mille dollars. Si l’amant est un type sans grande envergure, dont il faut quand même se méfier, la rusée Julia Cannon est plus dangereuse. Même si Harlan réussit à bluffer, il n’est pas certain de pouvoir toucher le pactole si facilement… Ce titre de 1957 a été réédité dans la collection Carré Noir fin 1980 et chez Folio Policier en 2002. Il reste exemplaire de ces histoires centrées sur une forte somme (butin d’un casse, rançon de kidnapping, chantages divers). Avec un héros déterminé qui, même en difficulté, ne renonce jamais : “J’avais été un costaud, rapide, habile, et voilà qu’un foutu cochon d’ivrogne avait mis fin à tout cela… J’aimais la violence et les chocs rudes des corps, et l’argent, et l’excitation du jeu, l’argent surtout, et pour moi le ratage c’était pire que tout, sans doute parce que j’avais vécu toute ma jeunesse parmi des ratés.” Mais aussi avec cette grosse part de fatalité, de hasard, d’incertain, classiques dans les meilleurs romans noirs. Car il ne suffit pas d’être prêt au combat pour gagner. Ce roman n’est probablement pas un des plus célèbres de la Série Noire, c’est pourtant une intrigue de très belle qualité. |
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