|
|
DAN WADDELL |
Code 1879Aux éditions DU ROUERGUEVisitez leur site |
1757Lectures depuisLe samedi 16 Octobre 2010
|
Une lecture de |
Proche de la cinquantaine, Grant Foster est un policier grand et massif, au crâne rasé de près, au caractère ferme. À Londres, son équipe de la Criminelle Ouest se compose des inspecteurs Heather Jenkins, Andy Drinkwater et Majid Khan. Un cadavre amputé des mains vient d’être découvert dans un cimetière. Quasiment pas de témoin sauf la Femme Cidre, une clocharde zonant en ces lieux. Avant l’autopsie, Foster remarque des entailles sur le corps de la victime. Que signifie ce “1A137” ? En outre, un numéro codé a été composé sur le portable du défunt, après sa mort : 1879. Autant d’indices peu évidents à traduire. Heather Jenkins propose de faire appel à Nigel Barnes, généalogiste expert. Foster est sceptique, mais lucide : “Ils n’avaient rien (…) Ils tâtonnaient à le recherche d’une ouverture. Foster voulait trouver le détail, l’information qui ferait jaillir la lumière et éclairerait l’enquête.” Pourquoi pas la généalogie ? Ayant connu des difficultés professionnelles, Nigel Barnes s’avoue excité d’être associé à cette affaire. Aidé par Heather et Khan, il consulte au Family Records Centre des registres datant de 1879. Ils finissent par dénicher des documents relatifs à un meurtre ayant eu lieu cette année-là dans le même quartier, dont un Albert Beck fut victime. Barnes poursuit sur cette piste, mais l’ensemble des descendants de cet homme sont aujourd’hui décédés. Dans les journaux d’alors, on évoque une série de trois meurtres. Virulente, la presse réclama un coupable. Barnes essaie de repérer géographiquement ces faits anciens, ces quartiers de Londres ayant beaucoup changé depuis la fin du 19e siècle. Foster s’intéresse au cas d’un clochard, supposé suicidé, qui porte le même signe 1A137 sur le corps. En réalité, il s’agit d’un avocat ayant disparu depuis deux mois. Un troisième cadavre mutilé doit être attribué au même criminel. Chroniqueuse pour un journal, elle appartenait à une riche famille. Ni son frère, ni son petit ami ne sont suspects. Un barman a vu la jeune femme partir avec un inconnu, maigre élément. Les médias s’emparant de l’affaire, le supérieur de Foster prend en main l’enquête. Le policier et Heather Jenkins continuent avec Nigel Barnes à explorer les faits de 1879. À la lecture des journaux de l’époque, il s’avère qu’il y eut cinq victimes au total. On finit par arrêter un coupable, un débile mental nommé Eke Fairbairn. Ce géant plus simplet que dangereux passa en jugement. Le policier Pfizer ayant retrouvé chez lui l’arme des crimes, la condamnation de Fairbairn ne tarda pas. Dans l’enquête actuelle, on tient aussi un suspect. Foster et Barnes s’attendent à ce qu’il y ait deux autres victimes. Nigel Barnes tente de situer les descendants des protagonistes de l’affaire de 1879... La généalogie peut sembler une occupation futile, une activité ne servant qu’à se faire plaisir en recherchant ses racines familiales. Dans le cas présent, l’auteur nous démontre qu’il ne s’agit plus d’un loisir. Car il faut se replacer dans le contexte et dans l’esprit victorien, pour expliquer les erreurs commises alors. Certes, une forme de vengeance explique les meurtres actuels. Mais les liens historiques entre les deux séries criminelles sont bien plus subtils qu’il y parait. Quant à la dernière cible du tueur, il ne l’a pas choisie au hasard. Sans doute cette solide énigme nous présente-t-elle des personnages suspects, selon la bonne tradition. Pourtant, ce sont bien les pistes généalogiques et les filiations qui font avancer l’affaire, et qui créent l’ambiance. Le tourmenté policier Foster, le passionné Nigel Barnes, la sensible et efficace Heather, forment un trio aussi sympathique que convaincant. Leur première enquête s’avère très réussie. |