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LALIE WALKER |
Aux Malheurs Des DamesAux éditions PARIGRAMME (NOIR 7.5) |
1976Lectures depuisLe dimanche 15 Novembre 2009
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Une lecture de |
Rebecca Levasseur est une jeune sociologue aimant tester la vie réelle. Elle se fait engager comme intérimaire au Marché Saint-Pierre. Entre Montmartre et Barbès, ce temple du tissu à bon prix est une institution. Rebecca remplace Violette, la caissière habituelle. La disparition soudaine de Violette n’est pas le seul élément suspect autour du Marché Saint-Pierre. Une odeur de brûlé règne ponctuellement dans le magasin, obligeant à alerter les pompiers. Des poupées vaudou clouées aux portes feraient soupçonner les commerçants africains du secteur. Antoine Michel et son frère Jérôme ont reçu des lettres de menace, indiquant qu’ils sont bel et bien visés. La police du 18e arrondissement ne se préoccupe guère du problème. À l’exemple du séduisant Ange Pérez, les commerçants du quartier s’inquiètent de ces troubles. Si la clientèle fuit le Marché Saint-Pierre, elle désertera les magasins des alentours. Antoine Michel est plus réaliste que son frère sur leur situation financière. Joueur de poker, Jérôme Michel est moins attaché que lui à ce commerce créé par leurs parents. Ces derniers sont décédés dans un accident de voiture, qui ne fut peut-être pas dû au hasard. Amoureux de Violette, le paranoïaque Léon Witz a autant de mal à surmonter la perte de son psy que la disparition de son amie de cœur. Une deuxième employée, Marianne, disparaît sans explication. Rebecca devient l’amante d’Ange Pérez, sans encore lui révéler sa vraie profession. Le policier Thomas Klein admet intérieurement ne pas être fait pour ce métier. Quand ses collègues expérimentés Mike et Éric sont chargés d’une autre affaire, c’est Klein qui hérite de celle du Marché Saint-Pierre. Fatigué des alertes dérangeant les pompiers et obligeant à fermer boutique, Antoine Michel est interrogé par Klein. S’il est vrai qu’on fait pression sur son frère et lui, il n’y a aucun chantage. Séquestrée, humiliée, affamée et maltraité par un ravisseur, Violette garde assez de force et d’espoir pour tenir. Sa compagne de captivité, Marianne, est plus fragile. Le kidnappeur fou poursuit son délirant projet inconnu, n’hésitant pas à supprimer d’autres filles qu’il a attiré et droguées. Une mise en scène sordide à la porte du Marché entraîne une nouvelle fermeture. Les commerçants voisins montrent leur solidarité envers Antoine Michel. De son côté, Jérôme continue à s’endetter au poker, sans réaliser que Lucas Diaz et son complice le mènent à la ruine. Rebecca cherche toujours d’où vient la menace. Le policier Klein s’aperçoit qu’on a dérobé les plans cadastraux qui pouvaient l’aider. Après une alerte au feu, son collègue Mike reprend les rênes de l’enquête. Pour le ravisseur, le jour J approche, celui de sa spectaculaire vengeance… Le décor est parisien, puisque tel est le principe de cette collection. C’est surtout une ambiance particulière, que cultive Lalie Walker. Un grand magasin qui rappelle ceux du temps de Zola, locomotive d’un quartier de boutiquiers, des employés attachés à ce lieu autant que leur patron, un bistrot où Rebecca prend vite ses habitudes, et une affaire énigmatique. Dans la galerie de portraits, nous croisons de copieux déjantés, à commencer par un cruel ravisseur aux obscures motivations. Perturbé mais brave, Léon Witz va chercher sa belle Violette jusque dans les galeries sous le Cimetière du Nord. Pas moins égaré, Thomas Klein s’interroge sur son rôle en ce monde. Les caractéristiques des personnage sont affinés, ce qui les rend tous fort crédibles. On aura compris qu’il ne s’agit pas d’un roman d’enquête, même si l’identité du kidnappeur doit être déterminée, ainsi que les raisons de ses actes. L’atmosphère sombre et mystérieuse de cet excellent suspense psychologique est diaboliquement captivante. |
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