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P.G. WODEHOUSE |
Au Secours, Jeeves !Aux éditions OMNIBUSVisitez leur site |
1718Lectures depuisLe mardi 21 Janvier 2009
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Une lecture de |
Supposons que, à part votre compréhensive tante Dahlia, vous ayez une flopée d’oncles et de tantes qui vous prennent pour un imbécile, un oisif bon-à-rien, un célibataire inapte à convoler. Supposons que vous ayez une brochette de meilleurs amis qui ne songent qu’à épouser la demoiselle de vos rêves, ou à vous faire endosser leurs bourdes et autres gaffes. Tel est le sort habituel de l’aristocratique Bertram Wooster. Lequel a une fâcheuse tendance à ne pas voir arriver les problèmes : « Il est assez curieux que le matin où survint ce désastre majeur, je me sois trouvé complètement - et même au-delà de toute raison - dans le bleu. Aucun soupçon de la mélasse dans laquelle j’allais m’enfoncer ne venait gâter mon parfait bien-être. » Bertie n’est pas directement fautif dans les évènements, à part de moindres bévues personnelles : « N’étant pas responsable de la catastrophe qui nous frappait, je n’avais rien à craindre. Mais une assez longue expérience m’avait appris que dans ces occasions-là, l’innocence ne rapporte pas. » Être à la hauteur n’est pas la spécialité de Bertie : « En certifiant qu’un Wooster ne renonce jamais, j’avais fait une légère erreur. J’admets que ces paroles m’en flanquèrent un sacré coup en travers de la coque, m’ôtant, par là même, tout esprit d’attaque, et me laissant pour ainsi dire vidé de mes forces. » Heureusement, Bertram Wooster a auprès de lui le majordome idéal, le maître d’hôtel le plus avisé : Jeeves. Réaliste, il devine quand Bertie va se fourvoyer dans l’inextricable : « Et Roland arriva à Roncevaux, Monsieur, dit Jeeves. Ce qu’il voulait dire, je n’en avais pas la moindre idée, aussi répondant par un bref “ah! ah!” J’accordai toute mon attention au maître d’hôtel qui essayait de me communiquer une information. » S’il s’agit de mettre en œuvre un plan, il vaut mieux que Jeeves dirige les choses : « Si je puis me permettre une telle suggestion, je crois qu’il serait préférable dans ces conditions de me laisser l’affaire en main. - Vous voulez dire, de vous laisser lui expliquer la chose ? - Précisément, Monsieur. J’insisterai naturellement sur le fait que Monsieur a été l’instogateur du plan, et que je n’ai été moi-même qu’un simple intermédiaire, un émissaire. » Grâce à Jeeves, Bertie passe toujours pour un idiot, mais pas pour responsable d’une situation ayant dégénéré : « … Je n’ai rien d’autre à ajouter sinon, Bertie, mes sincères condoléances pour cette monstrueuse persécution dont tu as été victime. - C’est parfait, oncle Percy. - Ce n’est pas parfait, c’est proprement honteux… » Jeeves, c’est un personnage. Mais c’est aussi et surtout un état d’esprit. Dérision, rebondissements, complications, astuce, tout cela permet aux lecteurs de passer de merveilleux moments en compagnie de ce duo, qu’on retrouve toujours avec grand plaisir. Ce deuxième tome regroupe les romans : “Bonjour, Jeeves” ; “Jeeves, au secours !” ; “Jeeves dans la coulisse” ; “Pas de pitié pour les neveux”.
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