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LALIE WALKER |
A L'ombre Des HumainsAux éditions IN8Visitez leur site |
2399Lectures depuisLe mardi 19 Mars 2008
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Une lecture de |
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“Un mardi de juin, Jeanne Debords, la femme de sa vie, et l’un des meilleurs flics qu’il eût jamais rencontré, avait disparu (…) Un matin de brume et de cendres, dont il ne se remettait toujours pas.” Depuis un an, l’ex-policier Franck Albertini s’est lancé dans une quête éperdue, à la recherche de Jeanne. Ses pas l’ont mené jusqu’à une étrange petite ville. “Accrochée à un bout de cailloux baignant dans l’océan, la ville s’étendait loin à l’intérieur du pays, mais ceux de la mer ne fréquentaient que rarement ceux des terres.” Ici, une frontière invisible sépare la population, qui semble avoir adopté une posture fantomatique. Avec, au milieu, un musée disproportionné pour cette bourgade. Le colérique médecin Carsov règne sur le secteur. Quand se produit une série de faits macabres, le policier Sébastien Martin pousse Albertini à s’en occuper. On a amputé la tête ou les membres de plusieurs cadavres. Dont celui de la fragile Mme Carsov, récemment décédée. La jeune Livia Carsov est de retour pour les obsèques de sa mère, ainsi que sa tante Elvire. Livia voudrait sortir son frère Aurèle, handicapé traumatisé depuis l’enfance, des griffes de leur tyrannique père. Qu’Aurèle soit l’auteur de la série de mutilation n’étonnerait pas certains habitants. Albertini s’intéresse à une photographe “chasseuse de nuages”, Samantha. Dans son moulin, presque en ruine mais convoité par la riche famille Vorban, elle est l’égérie d’un groupe de marginaux. Marguerite, ancienne conservatrice, et Karel Marat, actuel responsable du musée, cherchent à comprendre. D’autant qu’un tableau de Rembrandt a perdu son personnage central, Isaac. Carsov est fou de rage après le suicide de son frère, mutilé ensuite. Son amie psy confirme à Albertini que ces faits évoquent la reconstitution d’un corps. Le curé Antonin n’a pas le temps de confier à Marguerite pourquoi toutes les archives locales ont disparu... Lalie Walker nous invite à pénétrer dans une contrée où le rationnel parait avoir disparu, s’être évaporé. On baigne dans une ambiance impalpable, onirique, frisant le cauchemardesque. Obsédé par la disparition de la femme qu’il aime, Albertini n’enquête pas : il tente de situer chacun des personnages singuliers de cette ville. Passivité des uns, agressivité d’autres. Tous ont leurs secrets, parfois oubliés. Nourrie d’aspects sombres, l’atmosphère déroutante, intrigante, offre une belle originalité à ce roman psychologique. Si la folie n’est jamais loin, les explications viennent en leur temps. C’est cette tonalité que l’on aime chez cet inclassable auteur.
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