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EDITH WHARTON |
Le Triomphe De La NuitAux éditions TERRAIN VAGUE |
305Lectures depuisLe lundi 10 Juin 2019
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Une lecture de |
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The Ghost Stories of Edith Wharton – 1973. Traduction de Florence Lévy-Paoloni. Intégrale des histoires de fantômes d’Edith Wharton volume 1. Editions du Terrain vague. Parution janvier 1990. 192 pages. ISBN : 2-85208-114-8 Autres éditions : Editions 10/18. Collection Domaine étranger N°2430. Parution octobre 1993. Editions Joëlle Losfeld. Collection Arcanes. Parution juin 2001. La nuit, quand revient la nuit… Un fantôme, ce n’est pas seulement ce drap blanchâtre en forme de parachute à moitié gonflé qui se promène, qui déambule, dans les couloirs sombres d’une maison abandonnée, une chaîne et un boulet à la traîne. C’est une image, une projection que seuls peuvent percevoir des personnes choisies délibérément par cet ectoplasme. Emanation du Mal, il peut pourtant se manifester pour contrecarrer une action justement malfaisante. Le fantôme est-il un personnage décédé, ou le double d’un être vivant, le mister Hyde d’un docteur Jekill calculateur et intéressé ? Peut-être tout simplement le fameux ange gardien qui au lieu de réfréner vos instincts les plus bas, les plus vils, va tenter de faire avorter ces mauvaises actions à l’aide d’une tierce personne. Mais que la communication est parfois difficile !
Sans grands effets sanguinolents, sans effets spéciaux comme dans les romans et nouvelles écrits par la jeune génération, que ce soit dans le domaine du fantastique ou de l’épouvante, Edith Wharton empoigne son lecteur et celui-ci, subjugué, comme sous la magie des mots, s’investit dans ces histoires où le noir prédomine. Dans sa préface, Edith Wharton écrit : Aussi profond que se cache notre perception du monde des esprits, j’ai l’impression qu’elle se laisse entamer peu à peu par les deux ennemis planétaires de l’imagination que sont la TSF et le cinéma. Jadis l’imagination était nourri d’informations qu’on obtenait en faisant un effort et qu’on assimilait ensuite lentement. A présent on les sert sur un plateau, toutes cuites et déjà mâchées. Ainsi la génération actuelle voit elle son aptitude créatrice s’étioler rapidement, en même temps que sa faculté de soutenir son attention. A ces deux ennemis cités par Edith Wharton, on pourrait ajouter aujourd’hui la télévision. Il est bon et réconfortant de lire des textes empreints de sensibilité, d’émotion, alors que la guerre de la surenchère dans l’horreur sévit au petit et au grand écran afin de mieux traumatiser les esprits incapables de réagir à la subtilité d’une évocation écrite. Edith Wharton sait décrire une atmosphère trouble sans agressivité, le meilleur encouragement à la lecture, et à la communion auteur-lecteur.
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