THOMAS WALSH

« Midi, gare centrale » est un de ces romans que les éditeurs ont parfois le bon gout de rééditer, permettant ainsi au grand public de découvrir un grand classique des années 50.

Une bande de criminels enlève Tony, le petit garçon d'un riche homme d'affaires. Tout commence dans un train lorsque le regard de France, la secrétaire de Tony, alors qu'elle ne sait pas que le petit vient de se faire enlever, tombe sur deux hommes des plus suspects. Le décor est fixé : on ne sortira pratiquement plus de cette gare que les bandits ont choisie pour les négociations et l’échange. Dans une gare, il y a une foule de voyageurs, et, les policiers en civil ne peuvent pas repérer d'indices, surveiller les mouvements insolites de cette fourmilière pour dégager le kidnappeur de l'anonymat. Dans les bureaux de la police, l'angoisse monte. Willie Cahoun fait son métier de policier. Tous les policiers font leur métier, et même davantage. Mais cela n'empêche pas France, le père de Tony, Willie lui-même de savoir qu'au bout de cette course contre la montre, il y a peut-être, quelle que soit l'issue du combat, la mort du petit Tony. Car, de lui, aucune trace. Et si dans la fourmilière de la gare centrale, on retrouvait le kidnappeur avant midi, l'heure de l'ultimatum, serait-ce une victoire ?

« Midi, gare centrale », avant même une adaptation cinématographique, est écrit comme un scénario. Par instants même, le lecteur est comme l'œil de la caméra qui suit ces mouvements de foule jusqu'à la nausée.

Avril 1985