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C. M. VEAUTE |
Meurtres à La RomaineAux éditions LE MASQUEVisitez leur site |
967Lectures depuisLe lundi 29 Juillet 2013
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Une lecture de |
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Muté à Rome, suite à une promotion disciplinaire, après avoir exercé ses talents à Palerme puis Venise, l’inspecteur Carlo Barone est nommé dans le service en charge de la défense du patrimoine culturel italien. Auparavant il était à la crim’ mais il avait craqué en Sicile, suite aux souffrances endurées par un collègue torturé par la Mafia. Seulement ses premiers débuts à Rome sont entachés de retrouvailles auxquelles il aurait aimé échapper. Il retrouve coup sur coup quelques éléments femelles qui s’étaient improvisées détectives privées amatrices, enquêtant en parallèle avec lui sur des affaires vénitiennes. D’abord Vittoria, qui comble de malchance a passé un concours et a été nommée dans son service. Ce n’est pas qu’elle manque de charme, mais Barone la comparerait bien à un fox-terrier, pour ne pas dire un pitbull tellement elle s’accroche à ce qu’elle entreprend. Puis il retrouve Sumo, ainsi surnommée à cause de sa stature imposante. Enfin, cerise sur le gâteau, Madame dont il a un souvenir exécrable. Tout ça lors d’une banale enquête dans l’enceinte de la villa Médicis. Banale, pas tant que ça car un gamin a été retrouvé mort dans les souterrains qui, il faut l’avouer, sont délaissés. Seulement le môme a été décapité, un couteau planté dans une orbite, les lèvres cousues, quelques organes vitaux ont été prélevés et une gamelle de tendrons de veau aux carottes est déposée près de son corps. Un délice selon Doc Paolo qui goûte à la sauce. Il lui reproche seulement d’être froide. C’est dans ces circonstances qu’il aperçoit Sumo qui vaque aux cuisines, puis Madame qui accompagne le directeur de l’Académie de France. Des festivités sont prévues, notamment un spectacle théâtral imaginé par Grifo, un jeune metteur en scène qui dirige des gamins muets issus de l’immigration. Des artistes plasticiens sont là, des archéologues également et un concert de Pierre Boulez est programmé. Plus quelques autres réjouissances dont la venue de Monseigneur Monolo. Sans compter sur la présence, non souhaitée, de l’ancien directeur de la villa Médicis, le comte B. K2R. Outre Vittoria, Barone est assisté de Condor, Ciak, Babbo, Francis, dont chacun possède un caractère bien particulier, et il lui faut bien tout ce petit monde pour tenter de résoudre l’enquête car le commissaire Dannunzio, imbu de sa personne, le talonne. Personne n’a signalé la disparition du gamin retrouvé dans les souterrains, et il est envisagé de se renseigner dans un camp de réfugiés, des immigrés de toutes nationalités, surtout en provenance des rives de la Méditerranée. D’autres cadavres sont au menu de Barone, dont un qui gît au milieu d’un plat de lentilles, plat traditionnel italien pour les fêtes du Nouvel An puisque selon une superstition cette légumineuse apporte richesse et chance tout au long de l’année. Pas pour tous apparemment.
Un roman dont l’intrigue oscille entre bouffonnerie et tragédie dans un cadre historique et culturel. La bouffonnerie de certaines scènes, la découverte des corps avec des préparations culinaires par exemple, les démêlés de Grifo avec ses figurants, les agacements de Barone face à son supérieur ou ses adjoints, son aversion envers Sumo, Madame, ses colères, son attrait envers Gisèle, sa compagne, et bien d’autres petits faits engendrent une bonne humeur que gomment d’autres épisodes, ceux notamment des gamins immigrés et qui font l’objet de rejet. Mais Vittoria n’est pas en reste et s’énerve facilement elle aussi. Ses prises de bec sont nombreuses, quel qu’en soit le sujet. Par exemple lorsqu’elle s’insurge contre les préceptes catholiques et qu’elle reproche à Monseigneur Monolo bien des thèses rétrogrades : Et votre pape qui est contre l’usage du préservatif pour combattre le sida ! C’est de la non-assistance à personne en danger ! Elle enfonce le clou en affirmant et tutoyant l’évêque : ton pape est rétrograde, négationniste, antisémite… Le lecteur passe du rire aux larmes sans discontinuer. Et l’auteur, en réalité les deux auteurs puisque se cachent sous les initiales C. pour Colette et M. pour Monique, deux sœurs, nous emmènent sur un terrain qu’elles connaissent bien. Colette est peintre et enseigne les arts plastiques et Monique préside la fondation Romaeuropa qu’elle a créée et dont il est largement question dans cet ouvrage, et elles ont donc écrit sur des sujets qu’elles maitrisent. Mais, parfois j’ai eu l’impression d’être un spectateur dans une salle de cinéma arrivant alors que le film est déjà commencé et d’avoir loupé un ou des épisodes. Ce qui m’a obligé à garder ma concentration en permanence. |