|
|
JULES VERNE |
Un Prêtre En 1839Aux éditions LE CHERCHE-MIDIVisitez leur site |
2194Lectures depuisLe mercredi 21 Fevrier 2013
|
Une lecture de |
Roman inédit et inachevé La venue d’un célèbre prédicateur en la vieille et petite église de Saint-Nicolas a drainé la foule vers l’édifice religieux. Mais cette communion spirituelle tourne rapidement au drame. Sous le poids des sonneurs de cloche, celle-ci s’effondre de son support, et une jeune fille ne doit son salut qu’à la présence d’esprit de Jules Deguay, un étudiant en droit qui ramène la jeune Anna chez ses parents. Cet accident, comme le constateront Jules et son ami Michel, n’est en réalité que l’acte de malveillance d’un trio composé d’Abraxa, la sorcière, de Mord’homme, bandit de grands chemins, et de Pierre, un prêtre défroqué. Le trio infernal veille et lorsque la police enquête sur le terrain, tout est remis en ordre, laissant croire que cet accident est dû à la vétusté de l’installation. A cette histoire s’imbrique celle, plus sociale, de Pierre et de sa famille, et nous raconte dans quelle condition il a été amené à fréquenter le séminaire et ce qu’il en advint. Ce roman, écrit et malheureusement inachevé, par Jules Verne alors qu’il n’avait que dix-neuf ans, s’inscrit dans la plus pure tradition du roman noir anglais, dit également roman gothique, et qui eut ses fervents défenseurs tels les feuilletonistes du 19è siècle, Paul Féval en tête. On sent déjà le souffle littéraire qui anime Jules Verne, même si certaines faiblesses apparaissent ici et là. On ne peut réussir un chef d’œuvre d’emblée et Jules Verne l’a pressenti, abandonnant son roman en cours de route. Cependant la puissance de description, la fascination qu’elles engendrent sont déjà présentes. Et à dix-neuf ans, Jules Verne, lui-même étudiant en droit tel son héros, jette sur ses contemporains et la société un regard critique. Ainsi il brocarde avec une ironie grinçante l’instruction, ou plutôt les institutions dans lesquelles était dispensé le savoir aux jeunes étudiants. La bonne réputation du séminaire de Nantes n’étant que la résultante du constat de nullité des autres établissements. Le père d’Anna, monsieur Dorbeuil, n’échappe pas à la virulence de Jules Verne. Monsieur Dorbeuil, petit rentier sans envergure qui aspire à côtoyer l’aristocratie, à voir son nom orné d’une véritable particule et qui tient ses concitoyens moins fortunés pour quantité négligeable. Même Jules, pourtant le sauveteur de sa fille, trouve difficilement grâce à ses yeux, à cause de son origine modeste. Cette œuvre de jeunesse dont le style débridé est un peu un anachronisme en rapport aux livres « sérieux » et empreints d’anticipation scientifique de l’auteur. Mais c’est un livre qui se lit avec une certaine jubilation et peut-être pour certains un peu de nostalgie. Les illustrations sont signées Tardi, avis aux amateurs. |
Autres titres de |