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PHILIPPE VIDAL |
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2269Lectures depuisLe jeudi 13 Octobre 2011
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Une lecture de |
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Cet essai-document se veut un hommage à Bitches Brew, le double album vinyle enregistré à la fin des années soixante par Miles Davis et quelques complices, ainsi qu’un décryptage. Mais nul n’est besoin d’être musicien pour en apprécier la teneur. Contrairement à de nombreux critiques et musicologues qui alimentent les chroniques des magazines spécialisés, disséquant les nouveautés et rééditions en employant un langage souvent abscons et incompréhensible au commun des profanes, Philippe Vidal entreprend une démarche singulière dans la présentation de ce disque novateur. En effet Philippe Vidal établi un bref historique de Bitches Brew qui est considéré comme l’un des premiers albums de Jazz-Rock avec Hot Rats de Franck Zappa. Il décline les instrumentistes qui ont participé à cette œuvre enregistrée du 19 au 21 aout 1969 mais sorti en 1970. Parmi les intervenants on peut recenser des musiciens qui confirment leur talent et se mettent en osmose avec un Miles Davis qui s’affranchit des règles, des conventions musicales jazzistiques de l’époque. On y retrouve Herbie Hancock, Wayne Shorter, Joe Zawinul, John McLaughlin, Jack DeJohnette, Chick Corea… rassemblés autour d’un Miles Davis toujours secret concernant ses projets et n’en dévoilant qu’un minimum. Le véritable intérêt réside dans la description de chacune des faces d’une écriture poétique. Une perception qui ne réside pas uniquement dans l’auditif mais également par le visuel, le sensuel, comme si le lecteur se trouvait devant un tableau pictural que l’auteur dévoile peu à peu, par petites touches évocatrices du vent, de la mer, du soleil. Une osmose des éléments de la nature associés au son. Le tout tire l’essentiel de sa lumière d’un soleil couchant tamisé à point, lentement figuré, vers les deux-tiers du morceau, par des touches de trompette avançant à petits pas vers un rougeoiement où se concentre brièvement tout l’orchestre. Ainsi se clôt le chapitre consacré à la face 1 du disque 2 : Spanish Key et est révélateur de l’état d’esprit de Philippe Vidal qui réagit plus en amoureux du jazz qu’en musicologue abstrus. Dans le même état d’esprit Philippe Vidal décrit la pochette de l’album qui en elle-même est une véritable œuvre d’art due à l’artiste peintre Abdul Mati Klarwein. Cette façon de procéder offre une perspective intéressante et plonge le lecteur dans un univers musical poétique pour ne pas dire lyrique. Je regrette juste que ce livret ne soit pas plus épais d’autant que tous les morceaux de Bitches Brew étaient aussi novateurs dans la longueur d’écoute. Et en même temps ce raccourci est plus fort dans sa transposition écrite que s’il avait été délayé, et aurait eu par voie de conséquence une redondance peu propice à en faire partager l’émotion d’écoute. |
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