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GILLES VIDAL |
Les Portes De L’ombreAux éditions COUPS DE TETEVisitez leur site |
2172Lectures depuisLe samedi 28 Mai 2011
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Une lecture de |
Chanelet est une ville portuaire bordant l’océan. Veuf solitaire, le commissaire Marc Berchet n’est pas de ceux qui apprécient la hiérarchie politisée. Il s’entend quand même courtoisement avec le procureur Dourthe. Le capitaine Samir Hadji et le lieutenant David Simon sont les adjoints de Marc Berchet. C’est par un spectaculaire suicide dans un supermarché que débute une étrange hécatombe à Chanelet. Vérification faite, l’homme qui s’est supprimé en public fut naguère impliqué dans un kidnapping. Vient ensuite la mort bizarre d’un jeune voyeur. À l’autopsie, on conclut à “une sorte de suicide par autodestruction méningée”. Ce deuxième cas permet au commissaire de rencontrer Ludmilla. Berchet n’est pas insensible à cette magnifique blonde, employée dans l’immobilier. On relève encore le soudain suicide de Lucien Martinez, médiocre voyou. Après diverses escroqueries, Serge Blayac est désormais le manager de la jeune Mathilde. Handicapée, cette étudiante disposerait de pouvoir médiumniques. Elle sent à sa manière les morts actuelles. Cas insolite qui intéresse la psy Nathalie Jauvert, ex-amante du commissaire Berchet. Le policier et le procureur Dourthe ne peuvent se contenter d’une troublante éventualité paranormale justifiant la série de suicide et de curieux accidents. Surtout pas quand il s’agit de la mort du riche et puissant Walgenwitz. Quant à la mise en scène macabre autour du massacre d’une famille, découverte au lieu-dit Les Têtes Rousses, les légendes diaboliques n’expliquent rien. Si Berchet connaît une parenthèse de bonheur à côtoyer la belle Ludmilla, ses adjoints Samir Hadji et David Simon traversent une période de fort malaise. Il les aide à surmonter ces douloureuses crises. Berchet aimerait bien que la fille et le gendre du maire ne se croient pas tout permis dans le secteur, mais le commissaire n’est pas le bienvenu chez eux. Un tueur professionnel qui se fait appeler Matthieu Dumont rôde dans la région. Sa mission va s’avérer nettement plus compliquée que prévu. D’abord, il se sent parfois possédé par une force meurtrière incontrôlable. Par contre, il en vient à épargner une de ses cibles. Sans doute serait-il préférable qu’il arrête ce métier, qu’il n’accepte pas l’ultime mission. D’autant qu’il a été repéré par des vidéos de surveillance. Tandis que suicides et accidents inexplicables se poursuivent à Chanelet, le policier Samir Hadji enquête sur des vols d’animaux. Sa collègue et lui ne tardent pas à collecter de bons indices. Usant maintenant d’un pendule, la jeune Mathilde peut apporter de précieux éléments au commissaire Berchet… Il est bon de savoir que Gilles Vidal n’est nullement un néophyte, ce qui explique sa parfaite maîtrise de son sujet. On peut qualifier ce livre de thriller, puisque c’est ainsi qu’il est étiqueté, et qu’il emprunte quelques codes typiques de ce genre de romans. L’ambiance qui règne est chargée de suspicion démoniaque, par exemple. Le seul vrai coupable dans cette histoire n’est autre que le Mal. Ce qui rend cette intrigue passionnante, ce n’est donc pas seulement le mystère qui plane. Que l’auteur se libère de détails géographiques réels, en inventant des lieux, voilà une initiative à contre-courant plutôt sympathique. Soulignons qu’on trouve ici des personnages rendus crédibles par une très belle galerie de portraits. Si le policier Marc Berchet est au centre du récit, il n’est pas le seul héros intéressant. Par petites touches, grâce à quelques considérations sociales et politiques sur la France de notre époque, on s’approche du roman noir. Ce qui participe au climat délétère habilement installé par l’auteur. Excellent ! |
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