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MARC VILLARD |
Ballon MortAux éditions LE CASTOR ASTRALVisitez leur site |
2405Lectures depuisLe mardi 14 Mai 2008
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Une lecture de |
François Bertolini, 34 ans, a fait une belle carrière de footballeur. Voilà une dizaine de jours qu’il a disparu. Il avait souscrit une assurance-vie pour une forte somme. Enquêteur de la compagnie, Stéphane Miller est lui aussi natif d’Orlandeaux. Adolescent, il a souvent joué au foot avec Bertolini sur le vieux stade de la ville. Avec son jeune fils Freddy, expert absolu en cinéma, Miller va séjourner sur place chez son père, le temps d’éclaircir l’affaire. Doumicq, l’agent d’assurance local, ne voit pas vraiment la nécessité d’une enquête. La famille Bertolini ne parait pas se tracasser pour la disparition du joueur. Après un pèlerinage sur le terrain de foot de sa jeunesse, Miller interroge l’épouse de François Bertolini. Mal vue de la famille de son mari, elle apparaît sur la défensive. Certain que son ami est mort, Miller cherche l’endroit isolé ou dangereux pouvant receler son corps. C’est au fond des Grottes de Caliante qu’il découvre le cadavre de Bertolini, enseveli sous des roches. Accident ou simulation masquant un meurtre, ce ne sont pas les “pedzouilles zélés” de flics du coin qui sont capables de répondre. Désormais, Miller en fait une affaire personnelle. Il découvre que le fils de Bertolini est autiste. Ce qui explique que, rejetée par la famille de son mari, son épouse culpabilise. Elle semble proche de l’assureur Doumicq. L’hypothèse d’amants complices éliminant le mari est séduisante. Le cas de Lou Simonin, catho traditionaliste, qui dirige l’association “Les amis de la Plaine”, intrigue toujours Miller. Alors qu’il garde pendant quelques heures Pierre, le fils autiste de Bertolini, l’enfant répète une phrase entendue : “Lou, t’es un vendu !”... Publié dans la Série Noire en 1984, “Ballon mort” fut un des succès de Marc Villard. Excellente initiative que de rééditer ce roman dans la collection “Escales des lettres” chez Le castor Astral. On oppose souvent sportifs et intellectuels. L’auteur prouve ici qu’on a tort. Car nos images d’enfance, nos admirations et nos plaisirs, restent ancrées en nous. “On a la mythologie facile dans la famille” sourit Miller à propos de son fils. Foot, cinéma, rock et jazz, telles sont les références indélébiles de Villard. Mais il n’oublie pas de nous proposer une vraie intrigue, sombre sans être trop noire. Quant à l’écriture, vive, précise et inventive, dans ses nombreuses nouvelles comme dans ses romans, on a souligné sa qualité. Un roman à (re)découvrir.
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