VIVIANE VENEAULT

Dans ce village de la Drôme, vivent trois amis. Homme mûr, Paul produit des abricots, avec sa famille. Veuf de 48 ans, Stanislas est un romancier reconnu. Jeune gendarme, Manu a de l’ambition. Dans l’intention d’aider son protégé Paco, qui ignore encore le secret de sa naissance, Paul rend visite à la vieille et acariâtre Mme Raplin, grand-mère du jeune homme. Il aimait bien Mina, la défunte fille de celle-ci. Dans sa fureur, Mme Raplin est prise d’un malaise. Paul s’enfuit, sans lui apporter d’aide. Par la suite, il hésite à se confier à Stan, et ne parvient pas à en parler à Manu.  

Paul s’inquiète en découvrant que sa «victime» a disparu. Cette disparition n’est que tardivement signalée par son voisin âgé, Raoul Malvers, qui était absent. Voulant se dénoncer, Paul tergiverse. Gagné par des idées suicidaires, il est gravement blessé dans un accident de la route. Manu enquête sur le cas de la vieille dame. Sans être suspect, le vieux voisin ne dit sans doute pas tout ce qu’il sait. Tandis que Paul est hospitalisé, dans le coma, son épouse trouve la lettre pour Paco, qu’il a cachée par affection. Manu et Stan s’avouent qu’ils ont chacun leurs tourments. L’enquête progresse quand Manu vérifie les comptes de Mme Raplin, les affirmations de son voisin, et quelques autres détails. Paul sort du coma. Affaibli, il avoue à Manu son rôle dans la fin de Mme Raplin. Mais l’a-t-il tuée ?...

Énigme ? Mystère ? Sans doute, mais le qualificatif «roman de secrets» conviendrait mieux. Car tous les protagonistes dissimulent des aspects de leur vie, de leurs sentiments. Par exemple : Stan et ses «habitantes» ; Manu s’interroge sur lui-même ; tel autre s’est montré jadis héroïque… Les personnages annexes ne sont pas moins dignes d’intérêt. Certes, dans ce décor provençal, il y a une enquête sur un geste criminel. Cependant, c’est bien le vécu de chacun qui crée l’ambiance particulière de cette affaire. Non pas un «pur polar», mais une intrigue psychologique très réussie.