|
|
PATRICK S. VAST |
Passé DoubleAux éditions LE CHAT MOIRE |
195Lectures depuisLe mercredi 1 Aout 2018
|
Une lecture de |
Parution le 1er juin 2018. 240 pages. 9,50€. ISBN : 9782956188315. Déjà que le passé simple n’est pas si simple…
Son rêve d’aller en Australie, de côtoyer les kangourous, c’est dans la poche, ou presque pour Cindy, jeune marginale qui habite dans un squat près de la Gare du Nord à Paris. Alors qu’elle se demande comment se sustenter, n’ayant pas un fifrelin en poche, Cindy s’assied sur un banc dans un square. Une préoccupation qui revient tous les jours. C’est alors qu’une vieille dame, assise non loin, vient la voir et lui fait une étrange proposition. Une amie recherche une dame de compagnie et Cindy serait toute désignée pour remplir cet office. Comme une forte somme lui est promise, Cindy accepte, nonobstant qu’elle vit avec Paulo, marginal comme elle. Mais elle le quitte sans aucun regret. En voiture pour Rang-du-Fliers, près de Berck et du Touquet. Les deux voyageuses arrivent devant une demeure imposante, sorte de grand manoir, et Cindy est époustouflée. Encore plus lorsqu’elle pénètre dans cette résidence, car l’intérieur est encore plus luxueux. Rosemonde, la propriétaire des lieux, vit en compagnie d’un couple de serviteurs, Octave, l’homme d’entretien, et Henriette, femme de ménage et cuisinière. Cindy doit changer de vêtements, Rosemonde a tout prévu, même des chaussures à talon, mais également couper ses cheveux et les teindre. Elle va s’appeler dorénavant Hélène, ce qui surprend encore plus la jeune fille, mais son travail ne devrait durer que six mois et après, à elle l’Australie. En fait de dame de compagnie, Cindy, alias Hélène, va remplacer la fille décédée de Rosemonde. Un rôle de composition. Mais dans quel but ? Gérard Alvès est directeur d’une société dont les finances sont précaires. Il est même près du dépôt de bilan. Cinq ans auparavant il a eu un terrible accident de voiture dans lequel est décédée sa fiancée. Il possédait déjà avec un associé une société qui a périclité mais depuis il s’est marié avec Agathe et il pensait pouvoir s’en sortir. Or son passé le rattrape, lorsqu’il aperçoit Cindy, ou plutôt Hélène. A moins que ce soit le contraire. Débute une machiavélique machination orchestrée par Rosemonde, dans laquelle gravitent quelques personnages pas toujours vraiment irréprochables, dont le fils poivrot de Rosemonde, l’ancien associé de Gérard, mais également Paulo, l’ancien petit copain de Cindy qui s’inquiète de sa disparition, d’une caissière qui a reconnu en Cindy Hélène, un mystérieux individu qui surveille la demeure le soir du cimetière voisin. Entre autres.
Rosemonde se tient telle la Veuve noire au centre d’une toile d’araignée qu’elle a patiemment tissée, mais quelques frelons, asiatiques ou pas, pourraient bien venir la perturber dans son entreprise. L’intrigue monte progressivement en puissance, car si le lecteur se doute dès le départ que Cindy va jouer un rôle à cause de sa ressemblance avec Hélène, l’affaire se révèle plus complexe qu’il y parait. Patrick S. Vast joue avec ses personnages, les imbriquant dans cette histoire tout en leur réservant une part de mystère. Mais c’est pour mieux nous appâter et l’on se prend à lire ce roman comme une mygale dévore ses proies, même si certaines se rebiffent, se rebellent, se débattent dans la toile, quitte à la trouer en certains endroits. Si dans ma chronique concernant Potions amères, j’avais évoqué Louis C. Thomas et Boileau-Narcejac, ce roman confirme mes références littéraires, mais je m’aperçois que j’ai omis de citer également deux grands noms de la littérature de suspense : Georges-Jean Arnaud, durant une certaine période, celle par exemple des Jeudis de Julie, de L’homme noir, et d’autres, et surtout l’Américain Cornell Woolrich plus connu en France sous le pseudonyme de William Irish.
|
Autres titres de |