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GILLES VIDAL |
Loin Du RéconfortAux éditions ZINEDIVisitez leur site |
469Lectures depuisLe jeudi 11 Decembre 2020
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Une lecture de |
Editions Zinédi. Parution le 29 octobre 2020. 168 pages. 16,90€. ISBN : 978-2848592152 A la recherche du tant perdu… Franck, le narrateur a tant perdu dans sa vie. Perdu du temps, des occasions, des illusions, une mère, un père, une arrière-grand-mère, des amantes… Ivina, sa dernière en date, une belle blonde prometteuse d’avenir puisqu’elle porte leur fils, Ivina n’est plus. Il la découvre chez eux, attachée à une chaise, le ventre ouvert, et je vous laisse deviner la suite. Ivina, rappelle-toi… Il se résout à appeler la police et malgré leurs dires, ils savent qu’il n’est pas coupable, il est appréhendé. Dans le bureau des pleurs ou des aveux il est confronté à un homme qui, sans être aimable mais pas persécuteur non plus, l’interroge et à la sortie lui remet un papier blanc sur lequel, il le compulsera plus tard, est inscrit un nom et une adresse. Pour l’heure, Franck a d’autres occupations. Le voyage au cimetière, au jardin des souvenirs. Il rencontre le père d’Ivina, un Biélorusse du nom de Sergueï, arrivé en France dans des conditions mal définies. Puis c’est le départ, un long voyage à bord de son véhicule assez vieillot, écoutant ses morceaux préférés qui vont de la musique classique aux groupes des années 1960, tout en prenant des notes dans un petit carnet. Car Franck est écrivain, mettant sa plume au service d’entreprises ou autres. Avec l’espoir de rédiger son roman. Il se rend dans un petit village puis se dirige vers la mer, calmée mais pas lui, accumulant en cours de route des rencontres pas toujours heureuses.
Le lecteur à la lecture de ce texte empreint de poésie et de nostalgie, se croit sur un matelas pneumatique, dirigeant ses regards vers les nuages qui s’échelonnent dans le ciel à la queue-leu-leu, se déchirant parfois ou se rattrapant. Comme autant de souvenirs, d’épisodes familiaux ou personnels vécus par le narrateur. Des digressions, certes, mais qui en apprennent plus sur celui qui se confie, que ne pourraient le faire des analyses oiseuses édictées par des professionnels de la psychologie. Dans Géronima Hopkins attend le Père Noël, Gudule écrit : Dans un texte à la première personne, l’auteur, lui aussi, s’implique différemment. Il ne raconte pas, il se raconte. Vraie ou fausse, l’histoire n’est plus une histoire, mais son histoire. Le livre devient aveu, confession. Véritable confession. Aveu authentique. Ainsi truque-t-on sa propre mémoire. Et Gilles Vidal narre avec tant de conviction cette histoire, que le lecteur a du mal à distinguer quelle part prendre entre le fictif et le réel, entre le vécu et l’imaginé, et il se trouve balloté comme un yoyo, descendant jusqu’aux tréfonds des souvenirs et remontant jusqu’aux épisodes présents, frénétiquement ou nonchalamment.
Nous traversons nos existences en nous accrochant comme des sangsues à nos biens matériels, mais en réalité nous ne possédons rien, pas plus qu’un seau l’eau qu’il contient.
Il est une contrée qui s’appelle l’enfance. |
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