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HELENE VALLEE |
Le Cavalier InconnuAux éditions SOCIETE NOUVELLE DES EDITIONS |
329Lectures depuisLe mercredi 16 Octobre 2019
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Une lecture de |
Collection Spirale N°121. Société Nouvelle des éditions G.P. Parution le 02/01/1969. 188 pages. Les Ecossais ne sont pas avares… de sentiments. Sur l’île de South Uist, dans l’archipel des Hébrides, le vent souffle sur la lande de bruyères et empêche Morag Mac Linnen de s’endormir. Morag est une jeune fille de seize ans qui dort dans la même pièce que ses jeunes frères, les jumeaux Archie et Donald. Soudain un grand bruit se produit et le père entre dans la pièce, annonçant le naufrage d’un navire en perdition. Il s’est fracassé sur des récifs que n’ont pu éviter le capitaine. Aussitôt tous les habitants du petit village se retrouvent sur la plage et aident les marins à gagner la terre ferme. L’un des marins est blessé, pour les autres, cela pourrait aller. Le capitaine est furieux, comme à son habitude, car son petit-fils Ewen n’a pas le pied marin. Il a peur et ressent les affres du mal de mer. Lui qui rêve de chevaux et aimerait travailler dans le haras de son oncle, est servi. Il faut penser à réparer le navire et cela va prendre plusieurs semaines. Et le retour pour les marins et le capitaine en Irlande en est d’autant différé. Ewen se lie d’amitié avec les jumeaux, surtout avec Archis avec lequel il partage de nombreux point communs, ainsi qu’avec Murdoch, un voisin des Mac Linnen, principalement éleveur de volailles et secrètement amoureux de Modrag. Si les Mac Linnen possèdent un important troupeau de moutons, ils ont également des chevaux et des poneys. Les chevaux, la passion d’Ewen qu’il peut assouvir en montant Kirby, un magnifique hunter. Archie raconte que sur la lande parfois un Leprechaum se balade. Ce génie est considéré comme bienfaisant, connaissant les lieux ont sont enfouis des trésors. Mais certains mots sont tabous, comme sorcière ou revenant. Alors qu’il se promène sur la lande, en attendant que Wood-Pecker procède aux réparations du navire, le Capitaine subit un évanouissement et un jeune homme qui passait providentiellement à cheval le tire d’un mauvais pas. Ce jeune homme n’est autre que le fils de lord Farth, un Ecossais qui avait de bonnes relations avec les insulaires, et revient est revenu au pays. Bien des mystères sont résolus, notamment celui de ce Leprechaum déambulant la nuit sur Irish, un des chevaux qu’apprécie Ewen, qu’il emprunte pour ses promenades nocturnes. Bientôt un riche propriétaire, qui possède notamment les parcelles de terre des Mac Linnen pour leur élevage de moutons, arrive en compagnie de quelques amis car la chasse à la grouse, un lagopède apparenté au coq de bruyère et à la gélinotte, est ouverte.
Ce roman pourrait se décliner en deux parties : le naufrage du navire irlandais et les épisodes qui y sont liés, puis la chasse à la grouse, avec entre temps l’apparition d’Antony Farth. L’intrigue est concentrée sur peu de personnages, comme dans un vase clos, et c’est l’aversion de la mer par Ewen, qui démoralise son grand-père capitaine, qui prédomine. Et l’amitié qui en découle entre Ewen et Archie, avec le reste de la famille à un moindre degré, grâce à l’amour des chevaux. La chasse est un passe-temps mais pour les habitants de l’île, dont la famille Mac Linnen et leur voisin Murdoch, il faut savoir respecter certaines règles non écrites mais qui relèvent du bon sens. Un roman charmant, qui plaira aux adolescents et tout public en général, par son ton champêtre, bucolique, avec la passion des chevaux, la mer en toile de fond, et qui offre une morale animalière point trop appuyée mais sincère. L’on notera que l’Archipel des Hébrides, situé entre Irlande et Ecosse, se considère, ou plutôt les habitants se considèrent comme à part et pourtant partie intégrante d’une même fraternité. Mais la sauvagerie du lieu n’offre pas une grande tentation au tourisme, ce qui désole Agnès Mac Linnen, la mère des jumeaux et de Modrag.
Notre pays n’attire que les chasseurs. Ils admirent nos pauvres maisons si pittoresques, nos landes si sauvages, nos hommes si courageux, mais pas un de ces touristes ne passerait seulement une semaine sur notre île ! L’ennui le prendrait vite… |