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MARC VILLARD |
Compagnons Des ForêtsAux éditions APRES LA LUNE |
709Lectures depuisLe dimanche 31 Mars 2019
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Une lecture de |
Collection La petite maitresse en maillot de bain N°10. Editions Après la Lune. Parution 8 juin 2006. 62 pages. ISBN : 978-2352270164 Existe au format numérique : 3,99€. Derrière chez moi, savez-vous quoi qu’y a Derrière chez moi, savez-vous quoi qu’y a Y a un bois, le plus joli des bois, petit bois derrière chez moi… Au début des années 1960, même si l’écologie n’était pas encore à la mode, les vacances sous la tente, dans des prés ou des bois, étaient un dérivatif pratiqué par des millions de Français. Les joies de la nature, le chant des petits oiseaux, que du bénéfice pour la santé, et surtout pour les jeunes adolescents que nous étions. C’est ainsi que Marc Villard, et quelques garnements de son âge, environ, se trouvèrent enrôlés dans les Compagnons des forêts, sorte de scoutisme amélioré et moins prosélyte. Et son premier contact avec les Compagnons des forêts, son entrée dans ce cercle fermé, c’est en pleine nature dans les Pyrénées qu’il a lieu. Trois semaines consacrées à la marche, à la vie en groupe, aux veillées et une tente partagées entre cinq occupants qui se découvrent. Cinq garçons évidemment, car les filles sont logées dans leur tente à elles. Pas de mélange, Woodstock n’était pas encore passé par là. Et le jeune Marc fait la connaissance des frères Chassepot, des jumeaux plus vieux que lui d’un an, des Noirs. Mais à cet âge et à cette époque, la couleur de peau n’entrait pas en ligne de compte dans les amitiés. De treize ans jusqu’aux portes de la majorité, qui était alors de vingt et un ans, Marc Villard déroule ses souvenirs d’adolescent, pas plus calme, pas plus turbulent que les jeunes de sa génération, vivant dans une zone semi-urbaine, semi-rurale, entre Versailles, Viroflay, Plaisir, Chavenay où les champs n’avaient pas encore été réduits à des lotissements envahissants. C'est Le temps de l'amour, le temps des copains, et de l'aventure… Chantait Françoise Hardy mais avant il y avait eu Le temps des copains de Robert Guez avec un jeune comédien qui allait devenir célèbre en imitant De Gaulle. Henri Tisot. Mais ça, c’est une autre histoire. Les chapitres qui composent ce court roman sont autant de vignettes, comme des souvenirs éclatant en flashs dans l’esprit, sous les yeux, des remémorations que l’on se représente avec nostalgie et attendrissement. Des épisodes que l’on ne revivra plus, non pas à cause de l’âge, mais parce que cela n’existe plus. Par exemple, ouvreuse dans les cinémas. C’est bien une époque révolue. Et le jeune Marc, afin d’arrondir des fins de mois difficiles, l’argent de poche n’étant distribué qu’avec parcimonie, a effectué quelques vacations dans un cinéma de quartier le dimanche. Et il laissait entrer des copains à l’entracte afin que ceux-ci puissent regarder les films projetés. Ou encore aller ramasser des pommes de terre, le glanage de tubercules, dans les champs environnants. Maintenant ce sont les machines qui effectuent le travail. Les machines n’ont pas besoin de se baisser et ressentir les désagréments du mal de dos. Autant de petites réminiscences qui surgissent lors du détour des pages. Et ces altercations entre les tenants des Chaussettes noires et d’Eddy Mitchell, et ceux qui ne voyaient ou n’entendaient que par les Chats sauvages et Dick Rivers. Le bon temps du Yéyé. Alors que tous nous aimions gratter péniblement de la guitare, Marc Villard lui s’adonnait à la batterie, qui n’était pas celle de cuisine. Et passons sous silence les premiers baisers avec incursion de la langue. Ceci entre dans le domaine privé… de sensations, au départ. Mais Marc Villard se dresse parfois comme le Chevalier blanc au secours de la veuve et de l’orphelin. Et surtout de jeunes filles en difficultés, théoriquement à l’abri sous leurs tentes et convoitées par des Grecs… Mais il n’est pas seul pour réaliser cet exploit. Un texte dans lequel je me suis retrouvé la plupart du temps. Il est vrai qu’entre Marc Villard et moi, il n’y a qu’à peine deux semaines de différence, et que nous vivions à cette époque dans la banlieue parisienne, la capitale étant si loin et pourtant si proche, et presque l’aboutissement de nos rêves d’adolescents. Mais je vivais à l’opposé de Marc Villard, géographiquement, habitant dans la même petite ville qu’Alain Demouzon mais ne fréquentant pas le même établissement scolaire. |
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