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FRED VARGAS |
Pars Vite Et Reviens TardAux éditions J AI LU |
2224Lectures depuisLe samedi 23 Janvier 2005
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Une lecture de |
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Tous les amateurs des romans de Fred Vargas connaissent le commissaire Adamsberg, personnage étrange et atypique qui adore marcher sous la pluie, rêver, qui déteste la chose écrite et se laisse conduire par l’inspiration lorsqu’il mène une enquête. Adamsberg, qui se demande si à force d’être flic, il ne devient pas flic, vient d’être affecté à la brigade criminelle de la préfecture de Paris, groupe homicide, antenne 13… Finis les cambriolages et autres vols à l’arraché ! Bonjour les homicides… Mais on ne change pas Adamsberg en le changeant de lieu et la première affaire dont il s’occupe est une vague histoire de tags sur les portes des appartements d’un immeuble !… Des quatre stylisés, peints à l’envers et signé CLT… Des tags qui le plongent dans un malaise diffus. Cette étrange histoire rebondit brusquement lorsque Decambrais, un ancien repris de justice, et Joss Le Guern, un ancien pêcheur qui lui aussi a eu maille à partir avec la justice, lui rendent visite à la Brigade. Joss Le Guern exerce l’honorable profession de crieur, trois fois par jour il crie les nouvelles du quartier au carrefour Edgar-Quinet-Delambre, et depuis quelques jours dans sa boîte à nouvelles, il trouve de bien étranges messages qui annoncent la peste ! Les quatre servaient à protéger de la peste… et quelqu’un annonce la peste… encore une histoire de fous, d’illuminés délirants ! Mais très vite la police découvre, dans l’un des immeubles marqués par les quatre le cadavre nu et noirci d’un homme qui logeait dans le seul appartement du bâtiment que ne protégeait aucun quatre. Un tueur en série rôde dans la ville et a choisi l’arme la plus étrange qui soit : des puces porteuses de la peste ! Fred Vargas renouvelle dans ce Pars vite et reviens tard la figure archi connue du tueur en série et en fait réellement, de par le choix de son arme, le maître du mal, voire l’envoyé du ciel…Mais chacun sait que les ombres ne sont qu’apparences et que derrière les croyances millénaires se cachent des événements récents, des vengeances dévoyées et de sordides histoires de familles
N°17461. Réimpression août 2017. 350 pages. 6,80€. Première édition : Collection Chemins Nocturnes, éditions Viviane Hamy. Parution 15 octobre 2001. ISBN 9782290349311 Ce qui en langage non diplomatique signifie Dégage ! Chez Fred Vargas, l’ambiance est aussi importante que l’histoire, une ambiance baroque, faussement naïve, aux personnages et aux situations décalées, comme la transposition d’une histoire vraie dans un miroir du jardin d’acclimatation. Et s’il me fallait comparer ce roman à un tableau de maître, une toile de Jérôme Bosch me viendrait aussitôt à l’esprit. Personnage principal : Joss, ancien marin qui après une altercation avec son armateur s’est retrouvé mis à pied et s’est reconverti, émigré de sa Bretagne natale à Paris, comme crieur public. Un de ces nombreux petits métiers qui ont disparu de la circulation à cause de la modernité mais se retrouvent mis en valeur justement par le manque de communication directe. Depuis quelques jours sa boîte aux lettres recueille des messages à la teneur absconse. Pendant ce temps le commissaire Adamsberg est confronté à une autre énigme : des 4 inversés sont peints sur les portes, sauf une, d’immeubles du XVIIIème arrondissement. Au dessous de ce 4 inversé, une inscription sibylline : CLT. Et puis les cadavres apparaissent, pas vraiment beaux à voir, comme s’ils étaient atteints d’une maladie qui a disparu depuis longtemps.
Lorsque la fiction dépasse la réalité ou comment un auteur de polar ou de romans noirs possède la prescience d’un événement. Fred Vargas, toujours égale à elle-même dans le choix de ses intrigues raffinées, ciselées, soigneusement disséquées, décortiquées, oscillant vers l’étrange et le bizarre, avec des personnages un peu en dehors du commun, nous livre un roman auxquels adhèrent même les lecteurs qui avouent sans barguigner ne pas apprécier en général les romans policiers. Fred Vargas est fédératrice, un peu comme le fut Simenon en son temps.
Ce livre a reçu le Prix Des Libraires 2002, le Grand Prix des lectrices de Elle 2002, le Prix du Meilleur Polar Francophone 2002, et le Deutscher Krimipreis 2004 (Allemagne). |
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