Gwendoline Le Morvan, 22 ans, est une chanteuse canadienne aux origines indiennes et bretonnes. Avant sa tournée en France, “la mésange de Saskatoon” va séjourner dans le Trégor, d’où viennent ses ancêtres. L’image de cette région a beaucoup inspiré son grand-père Ange, avec qui elle partage les mêmes goûts poétiques.
Gwendoline s’installe à l’Hôtel du Goéland, où son lointain cousin Albert est cuisinier, et amant de la patronne. Ce vicelard n’inspire pas confiance à la jeune femme. Elle n’est pas plus à l’aise avec la sœur d’Albert, Edith. Cette infirmière autoritaire est amoureuse de son propre frère. Ils possèdent ensemble une propriété qui appartenait jadis aux aïeux de Gwendoline. Cette branche de la famille spolia les Le Morvan, depuis un triple meurtre commis un siècle plus tôt. Gwendoline croise aussi deux jeunes hommes singuliers : Antoine, « poète qui marche à côté de son époque » ; et Benjamin, alcoolique qui essaie d’abuser d’elle. Après ces douteuses rencontres, elle fait la connaissance de Fanch Bugalez.
Ancien pêcheur, Fanch organise des promenades en mer sur son bateau. Son meilleur ami reste Eugène, aussi philosophe que Fanch est anar. L’arrivée de Gwendoline éclipse le fâcheux printemps électoral 2002. Malgré la différence d’âge, c’est le coup de foudre entre Fanch et elle. Tandis que le couple nage dans le bonheur, Eugène enquête sur la famille d’Edith et Albert… Les choses se compliquent quand plusieurs meurtres sont commis. Gwendoline elle-même n’est pas à l’abri d’une tentative la visant…
L’aspect criminel apparaît véritablement dans la seconde moitié du récit. Passionné de mots et de poésie, Yann Venner en joue avec le sourire pour nous présenter l’esprit de son héroïne et l’univers qu’elle découvre. On retrouve les sympathiques Fanch et Eugène, de “Black Trélouzic” (2005). Bien plus détestables sont la mégère Edith et le pervers Albert. S’y ajoutent une brochette de personnages, dont un fils de notaire pas très clair et des pandores obtus. L’auteur ne peut manquer d’évoquer le Canada, la Bretagne trégoroise, et de nous livrer quelques considérations personnelles. Il n’oublie pas de développer une bonne petite intrigue. Cette comédie policière aigre-douce est plutôt réussie. [diffusion : De Borée]
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