GILLES VANDER

L'un des plus célèbres psychanalystes français est assassiné dans son cabinet. Aussitôt l'enquête démarre. Enquête bicéphale menée par l'inspecteur Saillant, homme de droite et grand intrigant, et par Klein, fils spirituel du grand docteur, à qui la communauté psychanalytique confie la tâche de reprendre la clientèle du défunt. Pour mener à bien leur tâche, ces deux hommes, qui ne se rencontreront jamais, ont à leur disposition les mêmes armes : les dossiers. Et tous deux vont s'acquitter de leur mission en suivant une démarche semblable : l'audition. 

Le parallèle entre les deux enquêtes est souligné très adroitement par l'auteur qui alterne les chapitres mettant en scène Klein et Saillant. Livre noir dressant le tableau d'un monde des plus inquiétants, campant une galerie de portraits des plus angoissants; livre d'analyse et d'auto-analyse où personne ne semble échapper à l'emprise de la folie (pas même les médecins). « Divan terrible » est tout cela, mais aussi une façon très pertinente de voir le lien qui unit l'analyse au patient, un éclairage sur le fameux transfert entre l'un et l'autre, une mise à jour amusante de sa base matérielle :

« Aussi prit-il la décision de l'augmenter (...) De 80 F par exemple, pour marquer le coup, signifier une reprise sur le plan symbolique. Pierre Philippe semblait soulagé d’une tension en même temps que de 280 F. C'était comme si sa propre valeur travail augmenté. »

Quoi qu'il en soit un polar qui mérite que vous transfériez 39 F de votre poche dans celle de votre libraire, ce qui vous coutera moins cher qu'une analyse et sera plus efficace.

Décembre 1984