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JEAN VERDUN |
La Franc-maçonne Du LubéronAux éditions RETROUVEESVisitez leur site |
710Lectures depuisLe jeudi 21 Mai 2015
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Une lecture de |
Collection Les inédits. Parution le 19 mars 2015. 366 pages. 14,00€. Dans les arcanes de la franc-maçonnerie... Dès le prologue, à ne pas manquer, le lecteur est averti. Titou, le narrateur, Jean Verdun se contentant de tenir la plume et de corriger son texte, n'est pas un écrivain professionnel. Il est employé comme homme à tout faire dans une coopérative vinicole de La Roquebrussanne, et n'a pas fait d'études. Toutefois, il est le secrétaire de la Loge Justice, du Grand Orient de France, l'une des trois loges qui siègent dans la rue Tournefort. Il s'est mis en tête d'écrire l'histoire de l'affaire de cette franc-maçonne disparue, puis une fois son manuscrit achevé, un client de la coopérative lui a conseillé de l'envoyer chez Gallimard. C'était peut-être viser un peu haut pour un premier ouvrage, mais de toute façon Titou ne l'entendait pas de cette oreille : Comme je ne suis pas un philosophe, mais l'homme à tout faire d'une coopérative vinicole, je me suis dit que Gallimard allait me ranger avec les polars. Je ne veux pas de ça. Je ne méprise pas le roman policier, mais s'il y a un meurtre dans mon manuscrit, cela n'est pas de ma faute.
Pas de mépris donc, mais une certaine réserve envers un genre dit populaire. Mais il est vrai que cette histoire relève plutôt du docu-fiction car tout ramène à la franc-maçonnerie. Et donc ce n'est pas l'à-priori affiché envers le genre policier qui m'a fait lire ce livre en pointillé, mais parce qu'il traite d'un thème auquel je n'accroche pas. Une femme disparue, ou morte, on ne sait pas trop au départ, est au cœur de l'enquête menée par le commandant de police Jean-Louis Moret, surnommé Fantoche. Or ce policier qui investigue à La Roquebrussanne et ses environs, a pris pour cible et principaux témoins, voire susceptibles coupables, les francs-maçons de cette paisible cité. Les francs-maçons sont plus nombreux que l'on pourrait penser. Ceux de La Roquebrussanne se répartissent en trois loges distinctes mais qui se partagent le même local, à l'ombre de l'église Saint-Sauveur dans la rue Tournefort. La Justice, Grand Orient de France, Le Chemin, Grande Loge de France, La Lumière, Ordre mixte international du Droit Humain. Seulement l'affaire de la franc-maçonne du Lubéron attise la curiosité de même que la Coupe des Deltas, une confrontation de pétanque. Des touristes affluent, des joueurs de pétanques mais aussi des francs-maçons d'obédience diverses. Ce qui crée des confrontations d'idées, des antagonismes, les uns prêchant pour le secret entourant la franc-maçonnerie, les autres préférant s'exprimer ouvertement afin de mieux faire comprendre et accepter leurs prises de position absconses.
Selon la Grande Loge unie d'Angleterre, La franc-maçonnerie est l'une des organisations non religieuses, non politiques, fraternelles et charitables les plus anciennes et les plus grandes au monde. Mais en général les francs-maçons revendiquent leur appartenance à des valeurs de gauche tout en gardant l'esprit philanthropique, philosophique et progressiste qui est le leur depuis des siècles. Ce rejet de l'église, certaines loges, particulièrement aux USA, dans l'état du Maine, l'ont aboli, et lorsque l'un des représentants de la Grande Loge du Maine arrive dans le village, les dissensions ne manquent pas de même que les récriminations. S'ensuit une sorte de conflit sectariste entre les différentes obédiences.
Evidemment ce roman est plus un plaidoyer pour la franc-maçonnerie qu'une histoire véritable et une enquête. Il s'agit plutôt d'un document déguisé en roman, une apologie affirmant les valeurs des francs-maçons, et encore pas de toutes les composantes nombreuses qui se réclament de la franc-maçonnerie. Il est évident que pour Titou, le narrateur, et pas voie de conséquence Jean Verdun, sa plume, la franc-maçonnerie locale et ses adeptes ne pourraient être tenus pour responsable dans cette disparition et qu'il serait plus logique d'aller voir ailleurs, soit chez ceux qu'ils considèrent comme des dissidents, soit chez les profanes, ceux qui vivent sans bénéficier de l'enseignement maçonnique, ceux qui n'ont pas eu le plaisir d'être cooptés et bénéficiés des rites initiatiques. Cet ouvrage devrait passionner tous ceux qui s'intéressent à la franc-maçonnerie et à tout ce qui s'y rapporte, mais personnellement je dois avouer que je me suis ennuyé. Peut-être est-ce pour cela que mon billet est quelque peu décousu et ne reflète pas la véritable philosophie exprimée par l'auteur, du moins telle qu'il l'a voulu. |