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JEAN-FRANCOIS VILAR |
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360Lectures depuisLe lundi 5 Janvier 2015
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Première édition Le Seuil Août 1990. Parution 10 septembre 2008. 448 pages. 7,80€. Hommage, modeste, à Jean-François Vilar, décédé le 16 novembre. Victor Bainville, photographe, voue au musée Grévin une véritable passion, un culte, qu'il entretient presque quotidiennement. Il aime à se balader au milieu des figures de cire, à se retremper dans l'atmosphère des différentes scènes évoquées par des mannequins plus vrais que nature. Le moindre changement, le moindre manquement dans l'ordonnancement des tableaux lui saute immédiatement aux yeux. Par exemple, ce matin-là, quelque chose le chiffonne. Un tout petit détail. Pas bien important, mais qui l'inquiète quand même quelque peu. Quelqu'un a dérobé la tête de la princesses de Lamballe, l'amie, la confidente de la reine Marie-Antoinette. Cent quatre-vingt-quatorze ans auparavant (ce roman a été publié en 1990), jour pour jour, la tête de la princesse était promenée au bout d'une pique dans Paris, en colère, et en proie à la Terreur. Par un curieux effet du hasard, un cinéaste, Adrien Leck, décide de réaliser une nouvelle version du film La Princesse, consacré à cet événement, à cet épisode de la Révolution. Un film tourné trente ans auparavant, et interprété par l'inoubliable Anna Fried. Celle-ci, qui a décroché depuis, ne veut pas ce remake soit tourné. D'ailleurs elle proclame comme une prophétie que ce film ne verra jamais le jour. Nonobstant Adrien Leck débute le tournage mais les ennuis, les bâtons dans les roues, les incidents sont de plus en plus nombreux et violents. Pour Victor Bainville c'est une excellente occasion de retrouver non seulement l'atmosphère de cette époque, mais aussi les lieux où ont habité les différents protagonistes de cette époque trouble, les lieux où se sont déroulés des événements marquants. Une sorte de pèlerinage effectué avec délectation. Mieux, Victor s'investit dans le personnage de Jacques-René Hébert, le fameux et virulent Père Duchesne.
Dans cet excellent roman, Jean-François Vilar rend son hommage à la Révolution Française. Mais un hommage bien particulier, dans lequel les interférences sont nombreuses et qui est un prétexte à découvrir une ville que peu de personnes connaissent vraiment. Seuls les véritables amoureux de Paris peuvent nous présenter, nous décrire la capitale de cette façon, nous en parler avec autant de passion, d'émotion, de chaleur, de lyrisme. Une visite guidée qui exclut l'ennui. Victor Bainville un nouveau Nestor Burma, et Jean-François Vilar un nouveau Léo Malet ? A peine exagéré ! Mais Jean-François Vilar avait cette faculté et cette passion de regarder avec l'œil du photographe et des restituer ambiance et atmosphère.
Citation : On ne va pas au musée Grévin pour suivre l'actualité. On y va par innocence ou nostalgie. On y va pour vérifier un certain ordre conservé des images du monde. |