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MARC VILLARD |
El DiezAux éditions SKAVisitez leur site |
1782Lectures depuisLe lundi 14 Juillet 2014
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Une lecture de |
Nouvelle. Collection Noire Sœur. 0,99€. Alors que l'Argentine vient de se qualifier pour le tour suivant de la coupe du monde de football, grâce à un certain Messie (mais si !) prénommé Lionel, Marc Villard préfère se plonger dans des souvenirs liés à la Main de Dieu, qui je le rappelle au cas ou mais vous vous en souvenez certainement, a permis à l'Argentine de prendre sa revanche sur l'Angleterre le 22 juin 1986, plus pacifiquement que dans l'affaire des Malouines. En 5 juillet 1984 pour Naples la pieuse et la mafieuse, c'est jour de liesse. Les tifosis napolitain se sont déplacés en masse pour investir le stade San Paolo, et soixante-dix mille gorges en délire scandent le nom de Diego Armando Maradona. Devant sa télévision, Claudio Belluci est subjugué. D'abord parce qu'il est un amoureux du football, ensuite parce qu'il se rend compte qu'il est la copie conforme de Maradona. Et tandis que sa fille Laura, douze ans, qu'il élève seul, dresse un autel à la gloire de l'Argentin, Claudio ressort son ballon et se met à jongler. A peine quarante ans, des kilos superflus, il va lui falloir s'entraîner sérieusement s'il veut concurrencer l'idole. Il travaille dans une usine de saucisses, et dans son quartier il commence à se forger une petite réputation. Il veut même que ses collègues le prénomment Diégo, ce qui les fait sourire, mais ils acceptent de bonne grâce. Même les dealers du quartier lui font un prix lorsqu'il rentre chez lui, lui effectuant une petite ristourne sur le droit de passage. Les mois passent, Maradona prend de plus en plus d'importance dans son club et Claudio/Diégo est sur la balance dans son usine de saucisses. Les frites et le pop-corn concurrencent sérieusement le produit local. Laura sa fille grandit, mais pas forcément en sagesse. Pourtant cela part d'un bon sentiment puisqu'elle veut aider son père financièrement. Alors elle se propose de transporter des petits paquets afin de garnir l'étal en plein air, mais sous le manteau, à des revendeurs de drogue qui ne manquent pas de chalands.
Avec ce regard qui le porte plus à s'intéresser aux petites gens, aux cabossés de la vie, aux meurtris de l'existence, ces italiens d'en bas pour parodier un premier ministre français qui s'exprimait avec dédain de la petite classe, Marc Villard nous plonge dans cette cité qui, à tort ou à raison, n'a pas toujours bonne presse, malgré son côté touristique. Il établit en parallèle quelques années dans la vie de deux personnages, d'une part l'étoile footballistique adulée mais dont le comportement sur et hors du terrain ne fut pas toujours exemplaire, et d'autre part un travailleur pauvre élevant seul sa fille, qui tente de joindre les deux bouts mais connaitra de nombreux avatars. Deux visages, deux faces d'une médaille dont l'une brille au soleil mais finit par se ternir et l'autre plongée dans l'ombre n'aura jamais le plaisir d'un choper un rayon. Deux destins qui se terminent en eau de boudin, noir. Les prolétaires démunis enrichissent toujours les gloires éphémères du ballon rond Comme à son habitude, Marc Villard nous emmène dans les dédales d'un quartier miséreux d'une ville sur laquelle règne le soleil mais que les touristes ne visitent pas sauf s'ils se sont perdus, remuant du bout de la plume les détritus afin d'en extirper la pépite, mettant en scène des individus qui ne sont pas gâtés et que l'on aimerait aider à sortir du pétrin ou de la fange. Pour une fois la petite musique qui rythme le texte n'est pas le jazz mais une romance napolitaine réaliste. Quant à Maradona, il ne représente pas forcément le gros de la troupe, quoi que. |
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