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VLADIMIR |
Monsieur Afrique Et Le Roi De BrousseAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
214Lectures depuisLe samedi 12 Avril 2014
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Une lecture de |
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Alors que, vingt ans après, le génocide des Tutsis par les Hutus est commémoré aujourd'hui, retour sur ce carnage avec un petit livre édité en décembre 1995. Enclavé entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, le petit pays souverain d'Afrique Centrale du Sonrhaï subit la férule du président Ibrahima N'daye, Grand Médecin de la Patrie. Des luttes intestines opposent les Touroumés, de religion musulmane, minoritaires démographiquement mais soudés, aux autres ethnies. Les Touroumés détiennent la plupart des postes clés et ne se privent pas de brimer les Busumés qui ont conservé leurs traditions animistes, sous l'œil bienveillant, ou à tout le moins indifférent des officiers français chargés de maintenir l'ordre. N'daye qui jouit d'une certaine popularité internationale ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il s'agit de régler les affaires du pays et dilapide allègrement les fonds qui lui sont octroyés dans le cadre de la coopération. Gérard Droz, chercheur au CNRS, débarque à Diankalé, la capitale, dans le but d'écrire une thèse sur les animistes. Il se rend chez ceux qui sont appelés avec mépris les Païens du Sud, les Busumés, et est reçu avec affabilité par le potentat local, Fakoli Fayiri, dont le fils, Kenda, médecin ophtalmologiste, est marié avec la belle Daha, ex top-modèle. Il s'éprend de Daha mais son amour reste platonique, par courtoisie envers ses hôtes. Fakoli Fayiri est convoqué par N'daye et tout ce petit monde part pour la capitale. La fièvre monte, le carnage les guette et seuls Daha et Droz en réchappe. Ils s'enfuient vers le Tamalé, pays limitrophe, et sont rejoint en cours de route par Artigala, un aventurier qui connaît bien l'Afrique Centrale. L'homme s'est emparé de la mallette de Christophe Baugé, cousin du Président de la République Française, le Monsieur Afrique, dont les agissements sont plus ou moins louches. La route est longue jusqu'à la frontière et les incidents vont émailler leurs pérégrinations.
En lisant ce roman on ne peut s'empêcher de penser aux incidents qui se sont déroulés au Rwanda dernièrement et qui ont opposé deux communautés, deux ethnies rivales. Vladimir s'inspire d'un événement réel mais il y apporte sa touche personnelle. Quoique, à la réflexion, les personnages qui gravitent autour de ce fait divers dramatique existent peut-sûrement. Les crocodiles et les chacals pullulent, et pas seulement dans le Tiers-Monde. Cette chronique a été écrite en décembre 1995. L'opinion publique à cette époque ne possédait pas tous les éléments réels concernant ce carnage, mais aujourd'hui encore de nombreux points restent dans l'ombre. A noter que Vladimir dédie ce roman à Tonton l'Africain et Charlie le Busard.
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