Zones 5 de Michel VEZINA


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MICHEL VEZINA

Zones 5


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Le lundi 8 Novembre 2010

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Michel VEZINA




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Anticipation, science-fiction, politique-fiction, Zones 5 est un peu tout cela associé à un concept financier déjà existant dont on ne sait quelles proportions et influences il pourra prendre sur la gestion des états mais dont, déjà, on peut évaluer les conséquences néfastes et délétères.

La ville de Montréal, comme beaucoup d’autres métropoles du Québec, est divisée en zones distinctes et sélectives. La zone 1 est résidentielle, réservée aux riches. La zone 2 est semi résidentielle et commerciale, réservée aux travailleurs salariés et aux commerces de détail ou de proximité. La zone 3, industrielle, constitue l’enclos des travailleurs temporaires, précaires, des immigrants fraîchement arrivés sur le territoire ainsi que d’illégaux ayant réussi à franchir la frontière de la zone 4. La zone 4, qui « abrite » les sans-abris, les trafiquants de fausses cartes, des prostituées bas de gamme, et tous ceux qui issus de l’extérieur souhaitent intégrer la métropole. Mais en ce milieu du XXIème siècle, une zone 5 s’est créée loin de la ville, dans des régions éloignées où habitent des hommes et des femmes qui refusent l’industrialisation à outrance, désirant vivre comme avant. Des rebelles de la société réfugiés à Blanc Sablon, Rimouski et autres lieux situés sur l’estuaire du Saint-Laurent.

Jappy, Elise sa compagne, Ender, Diégo et bien d’autres demeurent dans cette partie isolée de la province, en compagnie de pêcheurs et d’autochtones ayant refusé de s’exiler loin de leurs racines dans une urbanisation anonyme engendrée par ce qui a été nommé la Grande Expropriation. Ce ne sont que des squatteurs mais actifs.

Ender, Elise et Diégo qui se sont mis sérieusement à l’informatique, s’amusent à pirater les informations et à en détourner le sens. Les amours de Jappy et d’Elise sont concrétisées par la naissance d’un garçon, Kassad, qui est affligé à la naissance de deux infirmités. Il est aveugle et hermaphrodite, ce qui ne l’handicape pas trop. Jappy, qui a perdu un œil, s’en « voit » greffer un, genre caméra, ce qui lui permet de visionner et d’enregistrer ce qu’il aperçoit dans certains moments délicats. Mais ils doivent penser à leur subsistance, ainsi qu’à s’approvisionner en matières premières, genre fuel, capables d’alimenter la centrale qui leur procure de l’électricité. Lorsque le Sancto Berlusconi, un navire italien qui navigue au ralenti dans les eaux longeant les côtes du Labrador, Jappy et ses amis décident de l’arraisonner, ce qui leur fournit du fuel et autres produits de première nécessité. Cette opération réussie de main de maître, et sans dégâts, ils continuent sur leur lancée leurs actes de piraterie jusqu’au jour où Jappy et ses comparses se font piéger. Car évidemment le gouvernement et surtout La Lyonnaise des Eaux, qui a la main mise sur l’eau et autres matières premières, et dont l’importance financière dépasse de loin l’économie de bien des pays, n’apprécient pas cette guerre économique menée par des groupuscules qui s’érigent en nouveaux Robin des bois.

Roman de fiction Zones 5 laisse songeur le lecteur qui se pose moult questions, à raison, et jette un coup de projecteur sur ce qui se passe actuellement. Cette prépondérance de certaines sociétés multinationales, ou non, qui peuvent décider en catimini, car tout n’est pas toujours avoué au grand public, et mettre en danger la vie de nombreuses personnes. Que penser de cette prééminence que possèdent des sociétés, allez n’ayons pas peur de citer des noms, AREVA, MONSANTO et quelques autres ? Michel Vézina met le doigt comme un surligneur sur des dérives, mais combien de nous se sentent concernés. Mais après tout, ce n’est qu’un roman.

Vous pouvez également retrouver l’entretien qu’a accordé Michel Vézina à Claude Le Nocher sur Action-Suspense.
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Une autre lecture du

Zones 5

de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER

Au Québec, dans un futur proche. Indépendant depuis quelques décennies, le pays appuie son économie sur l’exportation d’eau, richesse désormais rare. Une filiale de la Lyonnaise des Eaux, la Boréale, s’est associée au pouvoir en place pour dominer économiquement le Québec. Un découpage permet aux nantis de se protéger dans les Zones 1, tandis que les populations sont reléguées selon leur niveau de pauvreté dans les Zones 2, 3 et 4. Accès et déplacements sont contrôlés depuis La Grande Expropriation qui a vidé une partie du pays.

Des groupes marginaux espèrent échapper au système mis en œuvre. Ils se sont installés dans d’anciens villages de l’Est, laissés à l’abandon. C’est ainsi que Jappy, sa compagne Élise, Ender, et quelques amis squattent à Blanc-Sablon, sur le Golfe du Saint-Laurent. Selon Jappy, il s’agit de concrétiser des Zones Autonomes Temporaires, inspirées des TAZ du philosophe anarchiste Hakim Bey. Ses propositions sur l’insurrection permanente, au lieu de vaines révolutions, séduit Jappy. Ender et son disciple Diego, ainsi qu’Élise, sont plutôt partisans d’un activisme minant la société actuelle. Détourner les infos officielles via Internet est un jeu. Les réseaux entre villages squattés peuvent leur permettre d’aller beaucoup plus loin dans leur résistance.

Bien qu’occupé, surtout depuis que leur groupe grossit, Jappy s’ennuie. Élise à accouché de leur enfant, Kassad, un bébé très particulier. Cette naissance ne suffit pas à l’enthousiasmer. Quand la Compagnie Collective des squatteurs décide d’arraisonner un cargo de passage dans la baie, Jappy retrouve un certain entrain. Avant de saborder le navire vidé de sa cargaison, les pirates recueillent l’équipage et les clandestins maltraités venus du Kivu. Parmi ces Noirs, Jappy repère instinctivement la belle Shade, attirante par sa nature combative. Les actes de piraterie maritime se poursuivent bientôt. Opérations excitantes autant que fructueuses, sans doute. Pourtant, partisan de vivre secrètement loin de la société, Jappy mesure vite le danger de tant s’exposer. Sous l’influence d’Ender et de Diego, l’ensemble des squatteurs se laisse trop facilement entraîner.

Bien que Rimouski soit une ville hyper protégée, dédiée au tourisme et à la culture encadrée, Jappy parvient à s’y infiltrer un temps. Grâce à ses contacts sur place, ils peuvent organiser “un petit bordel”, c’est-à-dire quelques trafics illicites. L’attaque d’un navire pétrolier est une réussite, piraterie d’envergure qui fait réagir les autorités. Maintenant, les bateaux seront escortés sur le Saint-Laurent. Forts de leurs succès, les groupes marginaux s’éloignent des préceptes simples des ZAT. S’en prendre à un paquebot de croisière transportant de riches clients, Jappy est hostile à cette idée. Bien qu’il participe à l’assaut, la suite lui donne raison. Même dans l’adversité, il peut compter sur ses contacts. Tels Big Jo et Gloria, ses amis de Rimouski, ou les Innus ralliés à leur combat…

Sociologues ou statisticiens nous parlent d’une vision raisonnable de l’avenir. Politiques et économistes se contentent de gérer notre monde à court terme. Présenter une version alternative de la société de demain est le rôle qui incombe aux romanciers. C’est-ce que nous propose Michel Vézina dans ce polar futuriste, de la série “Élise”. La précision narrative nous permet d’imaginer facilement l’univers qui est décrit, même si l’on n’est pas québécois. Il n’est jamais inutile de souligner la mainmise des groupes financiers sur les décisions politiques. Le rejet d’un système, qui n’est profitable qu’aux élites les plus aisées, amène diverses éventualités. Entre le mythe de Robin des Bois et les idées anarchistes d’Hakim Bey, entre devenir pirate pour subsister et mener une guérilla révolutionnaire contre l’État, les motivations sont divergentes. Sans doute est-ce là l’ambiguïté des utopies. Voilà ce qu’illustre l’auteur à travers cette histoire. Outre le propos sociétal, c’est aussi un roman d’aventures, dont les libres héros vivent de multiples péripéties et sont confrontés à de réels périls. La marginalité exige parfois des actes délictueux ou criminels. Nuancée, la psychologie des personnages montre leur caractère humain dans une époque qui aura aseptisé tout sens de la liberté. Un scénario d’une originalité extrêmement séduisante.

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