Ecrivain renommé, Henri Renoir a vu son couple se déliter, le succès et quelques bonnes fortunes lui ayant posé des œillères. Son fils Maxime s’est suicidé seize ans auparavant et il retrouve en Max certaines ressemblances qui l’amènent à s’intéresser au jeune homme. Max, qui vivait chez sa tante Evelyne, a décidé à l’aube de ses seize ans de voler de ses propres ailes. Orphelin, n’ayant jamais connu ses parents il a été recueilli par ses deux tantes, Annie et Evelyne, mais c’est Evelyne qui l’a élevé. Enfin, si l’on peut dire, car elle s’occupait plus de ses amants de passage, lesquels le lui rendaient bien en la tabassant. Sa mère de substitution lui voue plus que de l’indifférence, elle professe comme une haine à son égard, situation qu’il ne supporte plus. Quant à Annie, elle ne leur rend plus visite que de temps à autre. Alors Max s’enfonce dans les quartiers mal famés de Grenoble, et pour se faire un petit pécule, il exerce un chantage envers un homme qui a donné un coup de canif dans son contrat de mariage. Mais Max refuse de tomber dans le caniveau, même s’il squatte un immeuble promis à la démolition. Il loue une chambre d’hôtel minable afin d’avoir une adresse et travaille dans un bar à la plonge. Il se lie avec Clotaire, un Noir qui règne sur le quartier. Ainsi qu’avec Louis, un jeune adolescent qui s’est enfui de chez ses parents. Il le protège, le conseille, le prend sous son aile comme s’il était son frère. Vitupère contre lui lorsqu’il s’aperçoit que Louis s’est acoquiné avec Martin, proxénète et trafiquant de drogue. Car malgré sa situation de marginal, Max s’est toujours refusé à boire de l’alcool et à toucher à la drogue. Son seul vice, la lecture. « Ce vice impuni, la lecture » comme écrivait Larbaud. Les mois passent, Max voit de temps à autre Annie qui lui apprend qu’Evelyne est décédée, victime des coups de son nouveau compagnon. Il pourrait reprendre l’appartement de sa tante mais il a trop à faire. D’abord sortir Louis des griffes de Martin et de la drogue. Ce nouveau roman de Brigitte Varel joue sur la dualité : croisement de deux destins, ceux de Max et de Renoir, qui vont s’entremêler et trouver un dénouement commun, dualité du Bien et du Mal personnifié par Max et Louis et de leurs comportements face à l’adversité, dualité de la vérité et du mensonge, opposition entre la ville, symbolisée par Grenoble, et la montagne représentée par le Trièves, une région calme et apaisante située au sud de Grenoble, dualité enfin dans les relations familiales, couple ou enfant. Un bon roman qui malgré des débuts un peu poussif, le temps de mettre en scène les différents personnages et d’explorer leur psychologie, nous plonge au cœur d’un terroir cher à l’auteure.
|
Autres titres de brigitte varel
L’enfant Du Trièves
Memoire Enfouie |