le crime était déjà écrit de Jean-max TIXIER


Le Crime était Déjà écrit TIXIER60

JEAN-MAX TIXIER

Le Crime était Déjà écrit


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Le lundi 21 Septembre 2009

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Jean-max TIXIER




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Il n’y a rien de pire pour un écrivain, surtout lorsqu’il a connu le succès, de se trouver confronté au syndrome de la page blanche. Depuis quelques années, Michel Ravel a beau promettre à son éditeur un manuscrit, rien ne sort de sa plume. Pas la moindre idée à extirper de sa cervelle. Ce qui entraîne inévitablement non seulement une frustration mais aussi un manque à gagner. Il n’est pas sur la paille, mais quand même, il faut penser à ses arrières. Sa femme Catherine, issue d’un milieu aisé, peut assumer les dépenses, seulement si l’on ne peut dire qu’elle dilapide l’argent du ménage, elle se paye parfois de petites folies sans compter. Heureusement elle l’aime son mari, même si après vingt ans de mariage le couple se délite, les problèmes financiers n’arrangeant rien. De plus l’amitié entre Michel Ravel et Stephen Barth, autre poulain de son éditeur, a volé en éclats le jour où celui-ci s’est aperçu que Ravel lui avait “ emprunté ” une idée pour écrire un livre qui avait connu les faveurs du public. Alors que les nuages s’amoncellent sur l’avenir littéraire de Ravel, son éditeur lui propose de retravailler le manuscrit d’un homme politique, afin de relancer sa carrière. Ravel n’est pas chaud, mais faute de grives on mange des merles comme dit le proverbe. Et lorsqu’il rentre de Paris afin de regagner sa luxueuse villa près de Marseille, le cœur lourd de servir en quelque sorte de nègre, sa femme lui tend la perche en lui fournissant une histoire, vraie, qu’il pourrait arranger à sa façon. Bien avant qu’elle le connaisse, elle avait vécu une histoire d’amour avec un truand d’origine sicilienne, Stéphano Brigante, un nom prédestiné. Mai 68 avait laissé des traces et elle aspirait à rompre avec sa vie de petite bourgeoise. Mais Stéphano s’était rendu coupable de meurtre envers un entrepreneur marseillais qui grenouillait en toute impunité et grugeait tout le monde, même ses comparses. Catherine sert  donc à son mari un scénario, qu’elle édulcore légèrement, clés en main, avec coupures de journaux et autres documents. Le rebond tant attendu se produit.

Si l'intrigue est captivante, et l’épilogue amoral, l’intérêt du roman réside ailleurs. Dans les affres d’un écrivain en mal d’inspiration , comment celui-ci lorsqu’il est en verve peut se glisser dans la peau du personnage qu’il a créé : “Quand il était en forme, Michel accomplissait des miracles. Il savait se glisser dans la peau d’un personnage, découvrir ses ressorts les plus secrets, pénétrer sans effraction jusqu’au fond de son âme. Tout écrivain est une éponge doublée d’un caméléon ”. Mais aussi l’asthénie ressentie par l’écrivain lorsqu’il a terminé son ouvrage et l’a remis à son éditeur : “Cela le plongea dans un état fluctuant et dépressif. Il se félicitait d’avoir réussi, sans être tout à fait satisfait. Pendant quelques jours, quelques semaines, il se mettrait au vert. Il tâcherait de ne plus y penser. Il expédierait son manuscrit. La poste le lui arracherait des mains . Mais quant est-il de la femme de l’écrivain ? “ L’existence auprès d’un écrivain n’était pas de tout repos ”. Et les sujets abordés sont-ils le bon choix pour appâter le lecteur ? : “Son précédent roman, publié trois ans auparavant, n’avait rencontré qu’un succès d’estime. Il traitait des problèmes engendrés par la prolifération des sectes, dont certaines se révélaient très dangereuses ”. Des petites phrases qui souvent font mouche et griffent au passage, ainsi ce petit extrait concernant le regroupement forcené des éditeurs en de grosses entreprises qui vendent du papier et non du plaisir face aux petits éditeurs qui eux exercent leur métier par passion : “Soutenu par sa passion, François Duparc accomplissait des miracles pour sauvegarder l’indépendance de sa maison. Il luttait contre la politique de rachat mené par de grands groupes diversifiés. Il avait décliné plusieurs propositions alléchantes, de peur de voir saccager son œuvre. Les gestionnaires, obnubilés par les dividendes dus à leurs actionnaires, eussent détruit son catalogue en peu de temps et ruiné sa réputation. François Duparc n’ignorait pas le sort réservé à ceux de ses confrères qui avaient cédé aux chants des sirènes. Les acquéreurs les avaient expulsés de leurs maisons en conservant leur raison sociale pour les besoins du marché ”. Les exemples de regroupements ne manquent pas et on en a tous à l’esprit. Mais encore fallait-il de la part d’un auteur le courage de l’écrire. Bravo !.

Collection Polars de France. Presses de la Cité/Jeannine Balland
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Une autre lecture du

Le Crime était Déjà écrit

de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER

 

Dans les années 1990. Quinquagénaire, Michel Ravel est un romancier à succès vivant en Provence. Il est marié à Catherine depuis vingt ans. Ces derniers temps, Michel ne se sent plus du tout inspiré. Cette déprimante incapacité d’écrire entraîne des conséquences financières. Même si son éditeur est patient et compréhensif, Michel a habitué son épouse à un certain luxe.

Étonnant parcours que celui de Catherine, avant leur rencontre. Issue d’une famille bourgeoise, elle fit partie durant sa jeunesse révoltée d’un groupuscule politique aux idéaux imprécis. Ces militants s’associèrent naïvement à de solides truands, qui ne tardèrent pas à les berner. C’est ainsi que Catherine rencontra Stefano, le chef de ces malfaiteurs, un Sicilien de la Mafia. Elle sut conquérir le truand, avec lequel elle vécut une période de passion amoureuse. Mais, par ailleurs, Stefano fut mêlé à des faits criminels graves. Avec la bénédiction d’un parrain mafieux sicilien, il entreprit de se venger de l’homme d’affaires marseillais Marcel Mariani, qui lui devait de l’argent. Après un attentat contre les entrepôts de celui-ci, on retrouva Mariani assassiné chez lui. Bien que l’enquête policière sur ce règlement de compte ait été peu active, il était prudent que Stefano quitte Marseille pour se réfugier en Sicile.

Le pire pour Michel, c’est que son éditeur risque désormais de privilégier son rival littéraire, Stephen Barth. Les deux auteurs connu un sérieux différend, chacun accusant l’autre de plagiat, Stephen allant jusqu’à menacer de mort Michel. Pour l’aider, l’éditeur propose à Michel de réécrire les mémoires d’une personnalité. Cela n’intéresse guère le romancier, mais ça peut calmer son état dépressif, lui rendre le goût d’écrire. Entre temps, Catherine a eu une autre idée. Elle possède un dossier ayant appartenu à Stefano, relatant en détail l’affaire Mariani. Avec son talent, Michel serait en mesure d’en tirer un roman puissant. On peut craindre une réaction du caïd mafieux Mattalonni, ami de Mariani. Il suffit de changer les noms et références, pour éviter d’éventuelles représailles.

Catherine soumet le projet à son mari. D’abord un peu sceptique, c’est après une nouvelle altercation violente avec Stephen Barth, qu’il décide de saisir cette opportunité. Plein d’optimisme, il s’adonne à fond à la transposition romanesque de cette histoire. En six mois, il termine son manuscrit. Pourtant, c’est sans doute un livre dangereux à bien des égards. En l’absence de Catherine, Michel va être victime d’un meurtre. Le manuscrit et le dossier ont disparu. Le policier Lacombe piétine bientôt dans ses investigations…

Écrivain confirmé, Jean-Max Tixier nous propose autre chose qu’un simple roman d’enquête, avec énigme et solution. On devine aisément que Catherine, sorte de femme fatale ambiguë autant qu’intelligente, est le pivot de cette affaire. Avec un rôle qu’elle-même fait évoluer. Mais surtout, c’est dans l’ambiance que le récit trouve ici son originalité, ainsi que l’auteur le montre à travers son héros, Michel : “Il prétendait qu’un roman, c’est d’abord une atmosphère. Lorsque celle-ci est bien décrite, que le lecteur la sent en quelque sorte physiquement, le drame prend plus d’intensité.” Il ne manque pas d’égratigner le petit monde de l’édition et des littérateurs, soulignant l’équilibre entre rivalité d’écrivains et soutien d’éditeurs sérieux. Notons encore une part d’amertume envers l’aspect crapuleux de Marseille, “gangrenée jusqu’à la moelle”. Ville du fric, du crime et des magouilles, “elle arrosait d’argent sale toutes les ambitions et toutes les vanités.” On le constate, l’intrigue purement policière est loin d’être le seul élément de ce roman, raconté avec une belle souplesse narrative.

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