|
|
JEAN-MAX TIXIER |
Le Juge De PaixAux éditions PRESSES DE LA CITEVisitez leur site |
2275Lectures depuisLe mardi 19 Novembre 2008
|
Une lecture de |
1935, en Corse. Âgé de dix-huit ans, Dominique Fratelli admire son oncle Antoine, qui vit en proscrit dans le maquis depuis trois décennies. Jadis, celui-ci vengea dans le sang l’honneur de sa jeune épouse. C’est avec son oncle que Dominique s’est initié au tir. Sa décision de quitter l’île pour Marseille est soutenue par la sœur de sa mère, Annonciade. Ancienne prostituée, elle tient désormais une maison close, Le Lotus d’Or. Maquerelle respectée, elle bénéficie de la protection d’Ange Bernardi, un ancien amant, un des plus importants chefs de la pègre marseillaise. À l’époque où Dominique s’installe chez sa tante, le meurtre de l’Élégant - un tueur à gages - agite le milieu des truands. Le jeune Corse fait rapidement ses preuves, poignardant l’agresseur d’un de ses nouveaux amis. Plus intelligent que la plupart des petits voyous, Dominique ne manque pas d’ambition. Ce que ses complices remarquent bientôt, non sans jalousie. Mais il doit encore apprendre les codes du banditisme. Grâce à Annonciade, il devient un des sbires d’Ange Bernardi. Pendant ce temps, le commissaire Burel se contente d’observer en arbitre ce petit monde, dominé par la bande du puissant Sabiani. Quant aux meurtres de l’Élégant et de son tailleur Gino, sans doute faut-il en créditer la Camorra. Après son service militaire, Dominique s’affirme comme le chef de son petit groupe d’amis. Dans les éternels conflits entre gangs marseillais, Ange Bernardi apparaît tel un juge de paix, réglant certains différends. Fait prisonnier au début de la 2e Guerre Mondiale, Dominique s’évade et revient à Marseille. Il a toute la confiance d’Ange. Plus prudents que Sabiani, dont la bande plonge dans la Collaboration, Ange et Dominique participent à la Résistance. Ange s’associe avec l’Arménien Markonian, caïd des quartiers nord, pour des coups juteux. À la Libération, pour le compte d’Ange et Markonian, Dominique fait du trafic avec les Gis. La fin de la guerre, c’est aussi celle des bordels. Celui d’Annonciade devra fermer. Le trafic de drogue commence à se développer. Au milieu des années 1950, les activités des truands sont florissantes. Mais de nouvelles bandes se font une place à Marseille. Issues du Maghreb, elles sont dirigés par Mourad depuis les quartiers nord... À travers le destin mouvementé de ce jeune Corse, c’est la saga du grand banditisme marseillais que nous raconte Jean-Max Tixier. Si certains aspects peuvent nous sembler aujourd’hui caricaturaux, force est d’admettre que la pègre de l’époque cultivait cette image. L’auteur retrace avec justesse l’ambiance qui régnait alors, y compris du côté de la police. Le parcours de son héros n’est pas exempt de violence, ce qui passait pour légitime dans ces gangs. Sans doute les accointances politiques furent-elles encore plus fortes qu’on ne le suggère, en nous parlant de la perméabilité entre milieux sociaux de la ville. Ce retour romancé sur les chaudes heures du Marseille d’antan se lit avec un plaisir certain.
1935, en Corse. Âgé de dix-huit ans, Dominique Fratelli admire son oncle Antoine, qui vit en proscrit dans le maquis depuis trois décennies. Jadis, celui-ci vengea dans le sang l’honneur de sa jeune épouse. C’est avec son oncle que Dominique s’est initié au tir. Sa décision de quitter l’île pour Marseille est soutenue par la sœur de sa mère, Annonciade. Ancienne prostituée, elle tient désormais une maison close, Le Lotus d’Or. Maquerelle respectée, elle bénéficie de la protection d’Ange Bernardi, un ancien amant, un des plus importants chefs de la pègre marseillaise. À l’époque où Dominique s’installe chez sa tante, le meurtre de l’Élégant - un tueur à gages - agite le milieu des truands. Le jeune Corse fait rapidement ses preuves, poignardant l’agresseur d’un de ses nouveaux amis. Plus intelligent que la plupart des petits voyous, Dominique ne manque pas d’ambition. Ce que ses complices remarquent bientôt, non sans jalousie. Mais il doit encore apprendre les codes du banditisme. Grâce à Annonciade, il devient un des sbires d’Ange Bernardi. Pendant ce temps, le commissaire Burel se contente d’observer en arbitre ce petit monde, dominé par la bande du puissant Sabiani. Quant aux meurtres de l’Élégant et de son tailleur Gino, sans doute faut-il en créditer la Camorra. Après son service militaire, Dominique s’affirme comme le chef de son petit groupe d’amis. Dans les éternels conflits entre gangs marseillais, Ange Bernardi apparaît tel un juge de paix, réglant certains différends. Fait prisonnier au début de la 2e Guerre Mondiale, Dominique s’évade et revient à Marseille. Il a toute la confiance d’Ange. Plus prudents que Sabiani, dont la bande plonge dans la Collaboration, Ange et Dominique participent à la Résistance. Ange s’associe avec l’Arménien Markonian, caïd des quartiers nord, pour des coups juteux. À la Libération, pour le compte d’Ange et Markonian, Dominique fait du trafic avec les Gis. La fin de la guerre, c’est aussi celle des bordels. Celui d’Annonciade devra fermer. Le trafic de drogue commence à se développer. Au milieu des années 1950, les activités des truands sont florissantes. Mais de nouvelles bandes se font une place à Marseille. Issues du Maghreb, elles sont dirigés par Mourad depuis les quartiers nord... À travers le destin mouvementé de ce jeune Corse, c’est la saga du grand banditisme marseillais que nous raconte Jean-Max Tixier. Si certains aspects peuvent nous sembler aujourd’hui caricaturaux, force est d’admettre que la pègre de l’époque cultivait cette image. L’auteur retrace avec justesse l’ambiance qui régnait alors, y compris du côté de la police. Le parcours de son héros n’est pas exempt de violence, ce qui passait pour légitime dans ces gangs. Sans doute les accointances politiques furent-elles encore plus fortes qu’on ne le suggère, en nous parlant de la perméabilité entre milieux sociaux de la ville. Ce retour romancé sur les chaudes heures du Marseille d’antan se lit avec un plaisir certain. |
Autres titres de |