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TITO TOPIN |
Bentch Et CieAux éditions FAYARDVisitez leur site |
3002Lectures depuisLe mercredi 31 Mai 2006
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Une lecture de |
Pour son retour dans l'univers du polar, après une quinzaine d'années d'absence, Tito Topin a choisi de nous raconter une histoire qui s'annonce des plus classique. Un tueur en série sévit dans la capitale. Ses victimes, il les choisit dans le monde de la prostitution féminine et ses crimes il les signe en balançant le corps de ses victimes dans les eaux sombres de la Seine. Un jour, alors qu'il s'apprête à jeter le cadavre d'une jeune femme, du haut d'un pont, il est interrompu dans sa tâche par une patrouille de police. La chance lui sourit : au moment de l’intervention policière le corps était encore dans le coffre de sa voiture ; presque aussitôt l’un des membres de la patrouille reçoit un message qui l’informe que son conjoint vient d’être hospitalisé. Notre tueur en série réussit à se sortir de ce mauvais pas mais n'a pas d'autres choix que de fourrer le cadavre, encore chaud, de la jeune prostituée dans une poubelle du quartier. Ce n’est probablement que partie remise… La police est à ses trousses et le commissaire Bentch n’entend pas laisser sévir indéfiniment celui que la presse a surnommé "L'Ogre". Le lecteur, habitué à ce genre d'histoire, se prépare à assister aux péripéties sanglantes de l'enquête, sorte de course-poursuite entre les forces du bien et les forces du mal, jusqu'à ce que les unes foudroient les autres, jusqu'à ce que le bien triomphe. Eh bien, il n'en sera rien. Très vite ce roman, qui s'avançait comme une simple scénarisation d'un futur Navarro, bifurque dans des chemins inattendus, avant de sombrer dans une folie débridée et géniale. Les enfants de Saintandré, le patron de Bentch, vivent un inceste heureux et refusent violemment toute idée de séparation ; Brauner, le collègue et ami de Bentch, soupçonne sa femme d'infidélité ; Violette, l'épouse de Brauner, est la maîtresse, entre autres, de Bentch ; le lieutenant Grangier, le coéquipier de Bentch, est sujet aux crises paralysantes de tétanie ; la sœur de Bentch est une adepte du nudisme ; les parents de Bentch, juifs bon teint, poussent celui-ci dans les bras de l'antisémitisme… Alors, lorsque Violette est retrouvée égorgée, l'histoire bascule. La chasse au tueur en série prend une coloration inattendue. La fièvre s'empare du récit et ne laisse aucune place à la morale, au télévisuellement correct. Avec ‘Bentch et Cie’ nous retrouvons le Tito Topin de ‘55 de fiévre’ ou de ‘Un gros besoin d’amour’, le Tito Topin que nous aimons parce qu’il sait, comme nul autre, mélanger lucidité, cruauté, cynisme et humour. |
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