Simon, 33 ans, divorcé, prof peu motivé, abusant de l’alcool, s’occupe de son fils Julien pendant les vacances. S’il n’a pas l’esprit paternel, c’est parce que Simon a perdu son père vingt ans plus tôt. Lordal était un truand, abattu par la police lors d’un partage du butin entre complices. Enfermée depuis dans son mutisme, la mère de Simon végète dans un centre spécialisé de la Drôme. Vu ce passé chargé, difficile d’être un père idéal.
Julien est kidnappé par Pérot et Garcia, les anciens complices de Lordal, qui viennent de s’évader de prison. Contre la liberté de l’enfant, ils ordonnent à Simon de retrouver son propre père. Lordal les a trahis, avant d’être escamoté par la police. Selon eux, il est encore vivant. Simon n’a conservé aucune trace, ni aucun document sur son père. Il rend visite à sa mère, toujours hors du monde. Il récupère la boîte à souvenirs de celle-ci.
Claire, journaliste, pourrait sans doute aider Simon. Très vite, il s’aperçoit qu’elle est flic. Elle enquête sur l’évasion de Pérot et Garcia. Les deux truands accentuant leur pression sur Simon, Claire accepte de collaborer. Le policier Valbeck traita autrefois le dossier. Il finit par révéler à Simon le nom sous lequel se cache Lordal. Claire trouve son adresse. Le premier contact entre père et fils n’a rien de cordial...
Ce pouvait être la tragique histoire d’un homme marqué par la fatalité du destin. Olivier Thiébaut a eu raison de choisir l’ironie plutôt que la noirceur. Egaré sur la piste d’un père supposé mort, son anti-héros apparaît aussi instable qu’attachant. Il subit des déboires avec une certaine désinvolture, mais va jusqu’au bout avec détermination. On évite toute dramatisation inutile, autour de l’enlèvement ou de la mère aphasique. Même une profanation de tombe fait sourire. Cette tonalité très agréable conforte une intrigue claire et solide. Un roman palpitant.
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