une camionnette qui servait de volière de Brice TARVEL


Une Camionnette Qui Servait De Volière TARVEL248

BRICE TARVEL

Une Camionnette Qui Servait De Volière


Aux éditions OVNI

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Brice TARVEL




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

OVNI éditeur. Parution le 21 décembre 2016. 212 pages. 5,00€.

ISBN : 979-1095443087

Il était une fois… dans quelques décennies et peut-être même avant !

Dans une vieille camionnette toute rouillée, qui ne peut plus rouler car amputée de ses roues, gisant dans un champ non loin de l’étang, vit Kadou. Il élève des grillus, petites bestioles semblables à des tiques qui, une fois infiltrées sous la peau, provoque des hallucinations et diffusent un sentiment de fausse plénitude. La nouvelle drogue des habitants de Varisse, de Courpigny et autres villages des environs du Chaudron.

Le Chaudron, un beau, ou plutôt un mauvais jour, s’est réveillé tel un volcan, éjectant ses nocivités radioactives, et depuis bon nombre de villageois des environs sont atteints de tares et difformités.

Ainsi Zuzu, la gamine dont une natte pousse plus vite que l’autre, avec des gambettes aussi grosses que des baguettes de coudrier. Gobe-Mouche, dont le cerveau n’est pas tout à fait rempli, tels les pots de confiture dans lesquels on a pioché et remis le couvercle à la hâte, et affublé d’un bec-de-lièvre guère encourageant, vit dans une péniche penchée sur l’eau. Il est, sinon amoureux, attiré par Zuzu et sa bouche. Il lui demande des trucs impossibles pourtant elle l’aime bien, mais pas trop, car il éloigne des individus pas trop honnêtes cherchant à lui nuire et les chiens errants susceptibles de lui mordre ses mollets de coq. Obèse, il déguste des grenouilles enfilées sur un bâton et cuites à la hâte.

Les habitants de Varisse, qu’il ne faudrait pas oublier, se terrent ( ?!) dans la fange de l’étang, seules dépassant leurs têtes aux cheveux bleuâtres. Les Xylolâtres, les adorateurs des arbres vêtus d’écorces. Braillet, le restaurateur qui s’obstine à vouloir pêcher des carpes immenses, et sa femme Patate-à-l’eau qui prépare la tambouille pour les maigres touristes qui fréquentent l’Auberge de l’étang.

Et puis il ne faudrait pas oublier non plus Ninichina, une poupée qui a perdu son tronc et la tête avec. Elle parle avec sa bouche inférieure qui sert également de divertissoire à Kadou lorsqu’il sent ses gonades déborder de sirop de corps d’homme. Il s’agit d’une droïde datant d’avant l’explosion du Chaudron, et qui n’a qu’une obsession, récupérer son haut probablement noyé près de la maison de l’éclusier. Ou encore Timo, le Tatoué, le bricoleur qui souhaite remettre en état de roule (on ne dit pas en état de marche quand on ajoute des roues) la camionnette du vieux Kadou. Et puis les Scruts, dont le rôle s’avère maléfique, tout en désirant étudier le comportement des survivants.

Enfin, le seul animal vivant qui n’a pas muté, Gamin, un chien atteint d’aucune maladie, n’ayant subi aucune déformation. Contrairement aux sauterelles aux élytres de cuivre, aux roseaux qui chantent dans le vent des airs des Beatles, j’en oublie mais bon, le décor est posé, c’est le principal.

Dans le ciel tournoient des aérostats, qui proviennent de Durocor, la grande ville qui a été épargnée ou presque. Des scientifiques qui ne font que vouloir embêter les rescapés du Chaudron, désirant effectuer des prélèvements afin de contrôler le taux de radioactivité. Ils sont habillés de combinaisons blanches comme des astronautes débarquant sur la Lune, avec un masque en forme de groin.

Un de ces dirigeables est obligé d’atterrir à cause d’une panne, et en sort quelques individus dont Riza, une Noire magnifique avec des perles chantantes dans les cheveux qui se prend d’amitié pour Zuzu. Et elle l’emmène avec elle à Durocor à bord de la nacelle d’un dirigeable. Pendant ce temps, Gobe-Mouche ne perd pas son temps, récupérant dans l’étang la moitié supérieure de Ninichina. Seulement il manque les bras. Il va falloir compenser cette absence de membres en les empruntant, bon gré mal gré à madame Longois, la maîtresse d’école qui serait elle aussi, selon les rumeurs, une droïde.

Voilà, vous avez tous les éléments ou presque, alors vous agitez bien ce roman et vous êtes immergé dans une histoire qui peut paraître farfelue, décalée, mais est terriblement annonciatrice de jours pas franchement gais.

Brice Tarvel se montre égal à lui-même, ou presque, dans ce thème fantastique post-apocalyptique, thème déjà exploré dans ses précédents romans, tels que Pierre-Fendre, L’or et la toise et Au large des vivants, les deux volumes composant Ceux des eaux mortes, ou encore Dépression.

Un thème de prédilection qui est traité avec une certaine bonhommie, une dérision humoristique mais sous lesquels se niche une forme d’angoisse palpable du destin de l’humanité. D’ailleurs ce thème est également traité dans Enfin l’Apocalypse, une nouvelle qui complète cet ouvrage. Le titre de cette nouvelle est assez explicite pour ne pas trop m’étendre dessus mais disons qu’après un problème nucléaire, encore ! il ne reste plus de vivants qu’une famille dans le village. Et l’on peut affirmer qu’il s’agit bien d’une nouvelle à chute.

Donc, si j’ai retrouvé avec plaisir l’ambiance et l’atmosphère des romans de Brice Tarvel, avec cette pluie qui tombe en abondance dans la seconde partie de l’histoire, ces personnages en rupture avec l’uniformité mentale et physique dans laquelle on voudrait nous réduire, ces épisodes amusants et tristes à la fois, c’est le traitement dans la rédaction qui m’a déçu.

Contrairement à ses précédentes œuvres, Brice Tarvel écrit dans un langage brut, dénué de fioritures, même si par-ci par-là il s’abandonne à une forme poétique. Foin de cette écriture finement travaillée, de ce langage fleuri, de ces phrases à l’intonation médiévale, de ces métaphores plaisantes, de cette recherche stylistique qui en font sa marque de fabrique, de cette prose poétique jubilatoire, Brice Tarvel s’adonne ici à la mode qui prévaut dans le nouveau roman populaire : des dialogues issus de la nouvelle génération qui privilégie le cru, le brut de décoffrage, à cette joyeuseté langagière à laquelle il nous avait habitués. Désolé de l’écrire, mais nous sommes plus proches de la vulgarité de Jean-Marie Bigard que du lyrisme d’Edmond Rostand.

Mais comme cela est sensé se dérouler dans quelques décennies, on peut penser que tout le monde s’exprimera ainsi, malgré les quelques réticences ou remontrances exprimées par Zuzu, dite l’Arsoupette et de Riza :

J’ai pas envie de laisser Gamin tout seul. Ni ma mère, ni même Gobe-Mouche à qui j’évite souvent de faire des conneries.

Comment tu parles ! Je t’apprendrai un beau langage…

Un peu plus loin :

Tu as promis de m’apprendre à bien parler et tu viens de dire « Peau du cul ».

Je suis adulte, j’ai le droit d’employer les premiers mots qui se présentent.

http://www.editions-ovni.fr/categorie-produit/romans/

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