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JAN THIRION |
John Et Yoko Sont Dans Un HostoAux éditions SKAVisitez leur site |
1113Lectures depuisLe mercredi 5 Septembre 2018
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Une lecture de |
Préface Jean-Bernard Pouy. Roman numérique. Collection Noire sœur. Parution 29 juin 2018. 327 pages. 4,99€. Première édition : éditions Krakoen. Parution mars 2009. 226 pages. ISBN : 9791023407280 Souvenirs, souvenirs Il nous reste nos chansons… Malgré la limitation de la vitesse à 80 km/h, limitation respectée puisqu’elle roule légèrement en deçà, Billie Holiday décède dans un accident de voiture. Elle était au volant et n’a pu éviter un autobus (Macron ?) qui arrivait dans l’autre sens. Résultat, deux morts, elle et sa fille Janis Joplin qui était auprès d’elle. Les deux autres enfants, placés à l’arrière, John Lennon et Yoko Ono s’en sortent mais non sans dommages corporels. Pour Luis Mariano, le père putatif et adoptif des deux garçons, John Lennon et Yoko Ono, un petit Vietnamien de douze ans n’en paraissant que huit et qui vient d’être adopté, c’est une brisure, une fracture, une amputation familiale. John a eu la jambe brisée, et se déplace en fauteuil, tandis que Yoko est devenu paraplégique, sans grand espoir de pouvoir remarcher un jour. Il a échappé à une mine dans son pays natal, mais pas à son destin. Donc les deux garçons sont soignés à l’hôpital Raymond Poincaré AP HP de Garches où ils bénéficient également de la scolarité. John peut déambuler tranquillement d’un bâtiment à l’autre, en empruntant les souterrains. Il rencontre de temps en temps Yoko accompagné en permanence de son panda, une peluche-sac fétiche. Mais cet hôpital est particulier, puisque aussi bien personnel soignant que patients possèdent des patronymes d’artistes de variétés, dont certains avouons-le, sont oubliés des mémoires. Car cette histoire se déroule en 1968, et l’on y retrouve des personnages du nom d’Aznavour, Mike Brant, Maurice Chevalier, Marcel Amont, Françoise Hardy, Sylvie Vartan, Annie Cordy, Buffy Sainte-Marie et combien d’autres dont Jim Morrison et son homme de main Tini Young (vous vous souveniez de la petite protégée d’Henri Salvador ?). Dans une ambiance surréaliste, le lecteur accompagne John dans divers épisodes qui ne manquent pas de sel. Ainsi alors qu’il emprunte les sous-sols comme à son habitude pour rejoindre son bâtiment, John est abordé par Franck Sinatra qui lui demande s’il sait jouer à la belote. John, qui n’y connait rien affirme que oui. Franck Sinatra est le caïd de l’étage, et leurs deux adversaires seront Dario Moreno, cul-de-jatte sourd-muet, et l’obèse Yvan Rebroff. Quant à John il remplace au pied levé un dénommé Jacques Brel parti le matin même en croisière aux îles Scalpel et Bistouri. Contre toute attente, John gagne puis il participera à un tournoi de Poker. C’est là qu’il se rend compte qu’il possède un don, par exemple celui de voir les cartes de ses adversaires. Ainsi s’enchaînent les épisodes d’un séjour mouvementé, et un début de liaison avec Sylvie Vartan, puis avec Françoise Hardy. Leur copine France Gall étant prise (façon de parler) par ailleurs. Sans oublier des concerts par un groupe issu du sérail hospitalier et John Lennon lisant L’écume des jours, son livre de chevet. Mais l’univers hospitalier n’est pas rose, ou blanc, puisque certains mandarins s’activent et que les électrochocs sont distribués à volonté ; que d’étranges animaux, chiens, rats, ou autres, John n’arrive pas à cerner leur morphologie, se promènent en toute impunité dans les couloirs des sous-sols ; et qu’un petit train, conduit par Georges Moustaki, circule distribuant les repas, navigant vers les urgences ou direction la morgue, au gré des défaillances. En lisant ce roman complètement farfelu et tendre, un voyage en absurdie totalement maîtrisé et à l’épilogue renversant, s’intercalent la voix petite voix et des extraits de chansons que vous ne manquerez pas de fredonner, si vous avez connu cette période bénie des dieux et des vieux. En fin de volume, sont répertoriés les titres des chansons évoquées en interlude ainsi que les noms de leurs interprètes. Souvenirs, souvenirs de chansons pas si idiotes que ça quoique Jean-Bernard Pouy les catalogue ainsi. |
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