comme des rats morts de Benedek TOTTH


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BENEDEK TOTTH

Comme Des Rats Morts


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Le mardi 19 Decembre 2017

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Benedek TOTTH




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

En Hongrie, de nos jours. C’est un lycéen de seize ans vivant avec sa mère, qui garde un air amorphe, ne s’occupant guère de ce qu’il fait. Nageur de très bon niveau, il participe à l’équipe scolaire de natation, entraînée par le féroce Dédé. Par ailleurs, il passe l’essentiel de son temps libre avec ses copains. Dans le petit groupe, c’est Greg Kovács qui apparaît comme le leader. Logique car il a toujours une voiture à disposition, sachant que sa famille est fortunée. Personne ne sait trop quel est le business du père de Greg, souvent absent. Le lycéen trouve très excitante la mère de son copain : “C’est vrai qu’elle s’est fait faire des seins énormes. J’arrive pas à en détacher le regard… Elle est pas fâchée, elle me sourit avec ses yeux un peu défoncés.” Il y a aussi la Bouée, dont le frère possède un certain pouvoir, et le timoré Dany – ami d’enfance du lycéen.

Quand ils sèchent les cours, c’est souvent chez Greg qu’ils se réunissent, avec des copines pas farouches : les sœurs Vicky et Nicky. Outre le top des jeux vidéos, on trouve chez Greg une très large collection de films pornographiques. Ça alimente les fantasmes de ces adolescents sur les femmes mûres. Fellations et petits jeux sexuels avec les filles de leur âge, c’est déjà pas mal, mais ils imaginent mieux avec des femmes dignes de ce nom. Et puis Greg a un fournisseur de drogue extra : Mitch est une sorte de dealer rasta, profitant sans états d’âme du fric dépensé par Greg. D’ailleurs, il circule pas mal de dope autour du lycéen. Y compris lors des compétitions de natation, quand l’entraîneur Dédé utilise un cocktail de médicaments pour exciter leur testostérone.

Leur autre "terrain de jeu", c’est la piscine thermale. Ils y batifolent aussi avec les filles, font des compètes d’apnée, se disputent ou s’amusent dans le sauna. On les voit encore au Rhinocéros Blanc, un club des environs, où l’ambiance est parfois à l’énervement. Pour ce qui est du lycée, c’est rien que des pédés et des connards, estime l’adolescent. Fumer des pétards et jouer avec les meufs, voilà la vie d’un vrai mec comme lui. Il déplore que son pote Dany n’en profite pas à fond, y compris côté filles. Il n’y a qu’en compétition de natation que le petit groupe se tient à carreau. Parce que Dédé a la gueulante facile, mais surtout afin de prouver qu’ils sont des champions. Le relais 4x200, il suffit d’un rien pour être sanctionné par les arbitres, ça s’est déjà produit.

Une nuit, ils ont eu un accident en voiture, renversant un vieux cycliste. Presque, ils ont préféré penser que c’était comme s’il s’agissait d’un sanglier. Malgré tout, le lycéen sent davantage de tension entre eux, d’autant que Dany reste toujours plus en retrait. Quand Greg manipule un flingue chez lui, ça cause un peu de dégâts, aux conséquences limitées. Certaines nuits, le lycéen se retrouve seul sous la pluie, errant dans la ville déserte. Il ne trouve rien de mieux que de casser une vitrine, pour passer le temps. Ou parce qu’à force de consommer de l’herbe, ça agit sur son cerveau. Faire gaffe, il y a quand même des flics autour d’eux. Et sans doute qu’au final, un dérapage mortel est à craindre…

(Extrait) “Je me place de manière à pouvoir intervenir au cas où. La prise de bec habituelle. C’est rare qu’elle dégénère en bagarre, mais il vaut mieux être vigilant. Greg remet ça sur le tapis, heureusement la Bouée ne se laisse pas entraîner. Il écoute les conneries de Greg avec un visage impassible et nie catégoriquement avoir nagé plus loin pour échapper à sa vue. Il sait très bien que Greg peut devenir dangereux quand il perd les pédales, et il fait hyper-gaffe de pas le provoquer. Sa technique s’avère payante, l’autre finit par piger qu’il peut s’exciter autant qu’il veut, il y aura pas de deuxième round. Plus personne a envie de jouer. À la fin bien sûr, il balance à la Bouée que son frère au moins, c’est pas un pédé aux couilles molles comme lui. Par chance, Dany sort des vestiaires à ce moment-là, et la Bouée en profite pour faire semblant d’avoir rien entendu. Je vois très bien qu’il se retient, parce qu’il a la tronche qui rougit.”

Il n’y a pas de raison qu’en Hongrie, les adolescents du 21e siècle soient moins perturbés qu’ailleurs dans le monde. Ceux présentés par Benedek Totth sont-ils représentatifs de la jeunesse de son pays ? Du moins, il en existe sûrement dans ce genre-là, qui s’éclatent sans se poser de questions. Qui n’affichent que mépris pour leur environnement : des cons et des pédales, des petites putes, des costauds faciles à contrer, et des familles quasi-inexistantes. La liberté inclut de tuer un cycliste par accident, ou de sortir des armes pour provoquer ceux qui leur déplaisent. On en oublie même les classes sociales, bien que Greg et la Bouée soient issus de milieux beaucoup plus friqués que Dany et le narrateur.

L’histoire de ce quatuor d’ados est plutôt trash, disons-le. À part leurs résultats sportifs, ce qui impose une part de rigueur, aucun respect des règles à attendre d’eux. Leurs jeunes amies ne sont que des objets sexuels. Ils tenteraient volontiers des femmes plus âgées, mais ça reste de l’ordre de la masturbation. Casser, à l’occasion, ou cogner sur d’autres mecs, ça défoule. En réalité, ces lycéens sont des gugusses assez pitoyables. Raison pour laquelle l’auteur fait globalement preuve d’ironie à leur égard. Pas d’humour hilarant, mais il suggère le ridicule ou la frustration, qui sont autant d’impasses ou d’échecs pour ses jeunes héros qui se prennent pour des durs. La finesse, la tendresse, pas leur sujet.

Même si la mort en fait partie, ce n’est pas strictement une intrigue criminelle. Un portrait sociétal qui répond plus exactement à l’esprit du roman noir. Une étape adolescente riche en excès qui conditionnera l’avenir de ces jeunes ? Peut-être, mais seul le présent importe encore pour eux. Et c’est diablement bien décrit par Benedek Totth. Excellent !

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