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BRICE TARVEL |
Le Château Des SomnambulesAux éditions MALPERTUISVisitez leur site |
1083Lectures depuisLe lundi 3 Janvier 2017
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Une lecture de |
Série Morgane. Collection Brouillards N°41. Parution le 22 novembre 2016. 130 pages. 10,00€. Première édition : Editions les Lucioles. Parution mai 2012. Un château de cartes ? A bord de son vieux fourgon Volkswagen, Mamie Edwige, accompagnée des deux inséparables Morgane, sa petite-fille, et Valentin, le petit ami de celle-ci, arrive dans les Vosges. Elle a été contactée par une admiratrice, madame Bujon qui vit à Mesnil, seule avec sa fille Camille, âgée de dix ans. C'est que Mamie Edwige est renommée comme chasseuse de fantômes mais elle réfute l'appellation de sorcière ou de magicienne. C'est une scientifique qui possède à son actif de nombreuses inventions dont les bulles de savon qui n'éclatent pas. Des événements étranges se produisent dans cette fourgonnette brinquebalante. La chaleur qui y règne est anormale, et le pot d'échappement se prend pour un cor de chasse. Enfin l'équipée se termine, sans avoir recours à un quelconque navigateur électronique mais avant d'arriver sur place, un homme se dresse devant le véhicule au risque de se faire écraser. Il s'agit d'André Glu, surnommé Dédé pour les intimes, c'est-à-dire tout le monde, un homme un peu bizarre qui possède l'habitude énervante de tourner le dos à ses interlocuteurs. Trêve de tergiversations, Mamie Edwige arrive enfin devant chez madame Bujon. Nos voyageurs sont étonnés de s'apercevoir que Camille, la gamine, se trimbale en fauteuil roulant. La faute à son père absent. En effet monsieur Bujon travaille dans le pétrole, normal quand on n'a pas d'idées, et il est très rarement à la maison. Car s'il avait été présent, il aurait pu rattraper sa fille lorsque celle-ci était tombée de l'arbre dans lequel elle était montée. Madame Bujon a requis les talents de Mamie Edwige car de nombreux habitants de la commune et des touristes sont portés disparus. Ils seraient enfermés, selon la rumeur, dans le château des Mauvents, un édifice médiéval situé en haut du mont. Sauf que celui-ci n'existe pas. Suivent quelques épisodes intéressants et particulièrement significatifs concernant le don de télékinésie de Camille, développés par l'auteur auquel je me garderai bien de me substituer, pour nous trouver devant ce château qui est invisible. Grâce à une invention de Mamie Edwige, Valentin parvient à le rendre perceptible et tous trois entrent dans le bâtiment, véritable prison des personnes qui ont disparu. Des somnambules, les disparus, errent dans une immense pièce, transformés en figurines de carton, Carnicroque, un ours en peluche gigantesque déboule, et devant les yeux éberlués de nos trois héros, non en réalité quatre puisque Dédé Glu, un homme à qui l'on ne peut pas reprocher de ne pas avoir de plomb dans la tête, s'est joint à eux, vont constituer le plat de résistance sans oublier un square aux crapauds hideux qui ne dédaignent pas s'attaquer aux mollets. Ceux de Valentin.
Le lecteur ne peut s'empêcher de penser à Lewis Carroll et à son conte mettant en scène Alice au pays des Merveilles, les figures ressemblant à du carton extra-plat pouvant être assimilées aux jeux de cartes dans l'histoire de l'écrivain britannique, mais pas que. En effet Brice Tarvel nous emmène dans un monde merveilleux mais terrible et chaque page révèle des dangers auxquels sont confrontés mamie Edwige et consorts. Une fois de plus nous vibrons aux aventures et mésaventures subies par Morgane, et son copain Valentin dont elle est secrètement amoureuse. Parfois il l'exaspère, mais ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Il y en aura tellement d'autres qui se révéleront bénéfiques. Mais non, je n'extrapole pas. Mais revenons à Brice Tarvel qui sait entretenir une atmosphère (oui, je sais, atmosphère, atmosphère...) d'angoisse et de magie en renouvelant le genre tout en restant dans le registre du bien parler et du non violent, sauf lorsque cela est nécessaire. Une bouffée de fraîcheur que les vieux (pardon, monsieur Tarvel, nous sommes du même âge) lecteurs aiment ressentir de temps à autre, frissonnant à des aventures épiques, magiques, et pourtant si simples. Juste une dernière petite remarque avant de vous laisser acheter cet ouvrage indispensable que vous lirez en cachette de vos chères têtes blondes, brunes, rousses, un des personnages se nomme Germaine Petitmange. Et comme l'action se déroule dans les Vosges, cela m'a fait penser à Pierre Pelot, ineffable conteur lui aussi, dont le véritable patronyme est Pierre Grosdemange. Un clin d'œil ? Pourquoi pas.
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