la voie des morts de Neely TUCKER


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NEELY TUCKER

La Voie Des Morts


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Le jeudi 19 Novembre 2015

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Neely TUCKER




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Fin 1999, à Washington DC. Originaire de Louisiane, Sullivan Carter est un baroudeur de l'info. Ex-correspondant de guerre en Bosnie, il reste marqué par cette expérience. Malgré son esprit frondeur et son alcoolisme, Sully Carter est apprécié par R.J., le grand patron du journal. Par contre, le courant passe mal avec sa prétentieuse chef de service Melissa. Sully a pour amis la magistrate Eva Harris et le policier John Parker. Il est aussi proche de Sly Hastings, repris de justice noir, caïd du quartier de Park View. Ces trois-là constituent de bonnes sources d'infos. Sur sa moto Ducati, tant qu'il n'est pas trop ivre, Sully n'est jamais loin quand il se produit des faits divers au cœur de la capitale fédérale.

Le cadavre de Sarah Reese, quinze ans, a été découvert dans une benne à ordure près de Georgia Avenue. La jeune fille a été assassinée alors qu'elle sortait de son cours de danse. Dans la supérette d'en face, chez Doyle's, elle avait été importunée par un trio de jeunes blacks. Qui apparaissent vite comme les principaux suspects. Si ça grouille bientôt de flics et de médias, ce n'est pas seulement parce qu'une Blanche a été tuée dans un quartier en majorité peuplé de Noirs. Sarah était la fille du juge David Reese, ambitieux président de la Cour fédérale. Dans une précédente affaire, Sully Carter été en conflit avec lui, le juge n'ayant pas tenu sa parole. Le journaliste glane quelques vagues renseignements, pour un premier article sur ce meurtre. Mais il aurait besoin de témoignages plus solides.

D'après Sly Hastings, les trois suspects ne sont pas coupables. De Park View à Princeton, personne n'est assez stupide pour tuer une fille blanche dans ces quartiers : “On lui a tranché la gorge… La question c'est pourquoi, pas qui.” Malgré tout, pour préserver son bizness, Sly va devoir un peu collaborer avec la police. Muni de son pistolet Tokarev M57 acquis en ex-Yougoslavie, Sully se sentira davantage en sécurité par ici. À vrai dire, tout le monde semble se désintéresser de la mort de Sarah Reese dans ce coin. Il n'y eut guère plus de réactions quand la prostituée de vingt-cinq ans Lana Escobar fut assassinée, ou à la disparition de l'étudiante de vingt-quatre ans Noel Pittman, pas encore retrouvée. Une Guatémaltèque et une Jamaïcaine : leurs cas n'entraîna pas d'enquêtes approfondies.

Sully est obligé d'assister à la déclaration officielle du juge Reese. Même s'il le rencontre ensuite, il n'attend rien du père de la victime. Le journaliste est le seul présent lorsque le trio de suspects est arrêté. Une exclusivité remarquée. Le policier John Parker l'informe que l'on a trouvé le cadavre putrescent de Noel Pittman. Dans son article suivant, Sully ne se prive pas de faire le lien entre les victimes, Sarah, Lana et Noel. Ce n'est pas sans conséquences : Lorena Bradford, sœur de Noël, lui signifie qu'il n'est pas le bienvenue aux obsèques de la jeune femme. Et les autorités doivent organiser une réunion de quartier, pour rassurer les habitants de Princeton, niant le risque d'un tueur en série.

Il existe un point commun entre Noel et Lana : toutes deux avaient posé pour des photos très sexe. Sully approche certains clients de prostituées, bien que cette piste incertaine ne le mène peut-être nulle part. Rudy Jeffries, un de ses contacts dans la hiérarchie policière, lui rappelle les chiffres de la criminalité à Washington, et que peu d'affaires sont résolues. Selon les dossiers, Sully s'aperçoit qu'il y eût au moins cinq meurtres similaires depuis l'an passé. Impossible qu'il ne s'agisse pas d'un serial killer. Sous anonymat, quelqu'un affirme que le juge Reeves fréquentait assidûment ce quartier, éloigné des secteurs chics où il vit…

À l'époque où se place ce roman, Internet était encore balbutiant, le travail journalistique restait basé sur l'investigation de terrain. “À l'ancienne ?” Ce serait exagéré, car à la fin du 20e siècle, les moyens ne sont plus si artisanaux. Pourtant, quand il s'agit de creuser sur une affaire, des relations dans divers milieux sont essentielles. Et les méthodes classiques ont leur utilité : dans le bureau du journaliste, il y a une carte de tous les assassinats recensés à Washington récemment, avec des punaises colorées indiquant la race et le sexe des victimes. Surtout, pour dénicher des témoignages crédibles et des faits fiables, il faut s'impliquer, observer au plus près les évènements et cogiter, non pas attendre dans un bureau. Une forme de journalisme qui n'a plus tellement cours, semble-t-il.

Expérimenté, toujours motivé mais se marginalisant, Sully Tucker est un “dur à cuire” offensif dans la tradition du roman noir. On ne nous le présente pas meilleur qu'il n'est, ayant un regard plutôt caustique sur ses concitoyens, sans illusion sur l'impunité des classes dirigeantes, blasé par un système défavorable aux minorités raciales. Il n'a pas de préjugés, il fait son métier de reporter, que ses hypothèses soient exactes ou non. Cette intrigue dresse un portait sociétal de l'Amérique peu avant les années 2000. En termes de criminalité, des centaines de meurtres et des milliers de disparitions rien qu'à Washington, ce pays est loin de l'efficacité exemplaire. Quant au tueur en série, il paraît s'inspirer d'un vrai cas. Le réalisme sombre de l'ambiance, et le caractère du héros, offrent deux atouts majeurs à ce noir suspense très prenant. Jolie réussite et belle maîtrise, d'autant que c'est un premier roman.

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