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MAUD TABACHNIK |
La Honte Leur AppartientAux éditions J AI LU |
2550Lectures depuisLe samedi 23 Janvier 2005
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Une lecture de |
Févier 1943. Dans un bourg de l’Est de la France, par une nuit semblable à beaucoup d’autres, la milice « interpelle » une famille de boutiquiers juifs. Quelques jours plus tard, les voisins, n’écoutant que leur courage, défoncent la porte du magasin et font main basse sur le mobilier et les marchandises restantes. Au bout de deux semaines la municipalité, qui s’est vue confier la gestion des biens de la famille juive, autorise la réouverture du commerce. Les années ont passé et dans le bourg chacun a oublié l’époque sombre de l’occupation, où pendant que certains disparaissaient d’autres s’enrichissaient. Mais un jour Jean Michel Walter est de retour. Le fils des boutiquiers juifs, morts en déportation qui, amoureux d’une camarade de classe, avait fait le mur cette nuit-là, et échappé à la rafle, est de retour. Après un long, très long, périple qui l’a conduit de Strasbourg en Amérique via la Suisse, il revient au pays avec en mémoire les visages de sa mère et de sa sœur, avec le souvenir de son père, avec un besoin irrépressible de vengeance. Févier 1943. La milice avait agi sur ordre, à la demande expresse des édiles de la ville, qui la veille de la rafle, avaient décidé la mort des familles juives du bourg. Mais Jean Michel Walter n’est pas un assassin et sa vengeance le menace autant qu’elle menace les notables ex-collabos, alors, pour la deuxième fois de sa vie, les hasards de l’amour le sauvent. Sur le chemin de sa vengeance, il croise un autre fracassé de la vie que l’affect submerge et qui chassera ses vieux démons au prix de quelques meurtres
Vingt ans après la rafle par des miliciens et la mort en déportation de ses parents, Walter revient dans le petit village d’Alsace où il est né et s’installe comme notaire. Il n’a pas oublié cette nuit funeste et rumine sa vengeance envers ceux qui ont dénoncé ses parents comme Juifs. Il se lie avec les fils de ces notables qui enviaient la richesse familiale. Bentz, l’ancien maire et viticulteur, dont le fils est devenu chirurgien, Deninger, le cultivateur, son fils installé comme dentiste, Saurmann l’industriel dont la conserverie a été reprise par le fils. Walter a engagé un détective privé afin de mieux savoir ce qui s’est passé à cette époque puis après, et de posséder des preuves. Paula, la femme de Bentz fils, déteste son mari et entretient une liaison avec Sophie-Anne, tenancière d’un bordel chic local. Damien, un jeune schizophrène, s’enfuit de l’asile où il était soigné, après avoir occis deux infirmiers. Il s’introduit chez Deninger fils et sous l’emprise de la peur, le tue aussi. Il se réfugie chez Walter qui le calme, le raisonne et l’apprivoise. Walter joue les trublions lors d’une soirée privée au cours de laquelle Bentz père, qui brigue une siège de sénateur, soutient la candidature aux législatives d’un homme politique parachuté. Saurmann et consorts engagent deux gros bras afin d’infliger une correction à Walter. Paula décide de quitter son mari et de s’enfuir au Mexique avec Sophie-Anne dont Walter a fait la connaissance et dont il est tombé amoureux. Bentz fils est ruiné et les deux séides sont chargés de faire parler Sophie-Anne. Au cours du tabassage la jeune femme est mortellement blessée. L’un des deux meurtriers réclame à Bentz fils son dû et l’entretien se termine mal. Enième version d’une vengeance à distance dans le temps, La honte leur appartient vaut surtout par cette histoire ancrée dans la France profonde, dans une région particulièrement sensible aux problèmes de la guerre et des relations franco-allemandes. Le Juif, éternel pourchassé quel que soit le régime politique et malgré la démagogie des hommes politiques, est au centre de cette œuvre de Maud Tabachnick. L’histoire est plaisante à lire même si parfois on peut penser qu’il s’agit d’un roman écrit un peu rapidement, et comportant quelques clichés. |
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